Une planète « barbapapa » où il pleut du sable détectée par James Webb

L’atmosphère d’une exoplanète aussi étrange que fascinante a révélé ses secrets à une équipe d’astronomes.

ESPACE - Une planète aussi imposante que douce. Le télescope spatial James Webb de la Nasa s’est récemment tourné vers l’intrigante Wasp-107b, une exoplanète située à 200 années-lumière, pour y observer son atmosphère. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle ne ressemble à aucune autre. Dense comme une plume, d’une température de 1000 °C, elle est dotée de son propre cycle de l’eau...à part qu’il s’agit de sable.

L’étude, publiée début novembre dans la revue Nature par une équipe d’astronomes européens, est la première ayant identifié la composition chimique des nuages sur une autre planète. L’atmosphère de Wasp-107b contient donc de la vapeur d’eau, mais aussi du dioxyde de soufre, ce qui lui donne une odeur « d’allumette brûlée » explique The Guardian.

Douce comme du coton, mortelle comme un volcan

Surtout, ses nuages sont composés de petites particules de silicate, une substance similaire au sable. Tout comme le cycle de l’eau sur Terre, sur Wasp-107b la vapeur de silicate remonte, avant de se re-condenser pour former une pluie fine. Lorsque ces gouttelettes de sable retombent, elles s’évaporent dans des couches de l’atmosphère plus profondes, où la température est plus élevée, et le cycle recommence.

À l’image de Neptune, Wasp-107b est une géante gazuese : elle n’est donc pas dotée d’une surface solide. Mais elle est bien plus grande, ce qui fascine depuis sa découverte, qui remonte à 2017. À cause de sa taille, sa densité est beaucoup plus faible que Neptune, beaucoup plus pénétrable, notamment par la lumière. Les chercheurs la qualifient ainsi de « fluffy », en français « duveteuse », ce qui n’est pas un qualificatif que l’on rencontre fréquemment en astronomie. Elle y a même gagné un surnom : « planète barbapapa ».

Bien sûr, son manque de surface solide et ses températures infernales rendent Wasp-107b totalement inhospitalière. Mais cette nouvelle étude est une preuve de plus des pas de géant qu’accomplit l’observation spatiale depuis la mise en service de James Webb. Autant de détails obtenus sur l’atmosphère d’une géante gazeuse située à 200 années-lumière est porteur d’espoir pour l’identification de planètes, rocheuses cette fois, susceptibles d’abriter la vie.

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