Plainte contre plainte après une altercation entre un père de famille et des chasseurs en Gironde

Photo d'une chasse en cours (image d'illustration). - SEBASTIEN BOZON © 2019 AFP
Photo d'une chasse en cours (image d'illustration). - SEBASTIEN BOZON © 2019 AFP

L'enquête est en cours pour préciser les faits qui se sont passés samedi 12 novembre à Lussac, dans le Bordelais. Un père de famille de cette petite commune d'un peu plus d'un millier d'habitants, a déposé plainte affirmant avoir été agressé par "une quinzaine de chasseurs". Selon ces derniers, c'est cet homme qui s'est montré menaçant.

Selon le récit fait par Xavier Gourgues sur les réseaux sociaux, puis auprès de BFMTV.com, il jardinait en famille dans son jardin situé à proximité de la forêt quand "un wagon de voitures" est passé devant chez lui pour une battue de sangliers. "Les aboiements des chiens ont commencé, ça tirait de partout, c'est à croire qu'il y avait une centaine de sangliers à chasser", raconte le père d'un petit garçon de 5 ans.

Xavier Gourgues sort de son jardin pour les interpeller une première fois, et leur demande d'arrêter de tirer. "Ils m'ont répondu par des noms d'oiseaux", poursuit-il. L'homme raconte alors qu'il y avait "au fond de son jardin (...) deux chasseurs à 40 mètres à droite, deux autres sur la gauche et d'autres plus loin. J'entends alors quatre tirs de la gauche vers la droite, mon fils était en panique."

"Ils m'ont roué de coups"

Le père de famille décide alors de prendre son véhicule pour "trouver les donneurs d'ordre". "Quand j'arrive, le chemin est complètement bloqué, ils étaient tous avec leur carabine." Selon le récit fait par Xavier Gourgues, le ton monte rapidement, de nombreuses insultes sont proférées par les chasseurs qui commencent à en venir aux mains.

"Je tiens à préciser que je n'ai jamais donné de coups, martèle le riverain. Ils ont commencé à m'attraper le bras, le tordre. Je leur ai tenu tête. Puis j'ai vu celui qui m'a donné le premier coup de poing."

Xavier Gourgues assure que les chasseurs ont menacé sa famille, ont menacé de revenir chez lui, de le "saigner", dit-il. C'est là qu'en essayant de lui attraper son téléphone portable, un chasseur l'a "chargé" et "on est tombé tous les deux au sol" dans un fossé.

"C'est là que l'enfer a commencé, ils m'ont roué de coups, des coups de pied, de genoux, de poing, ça partait dans tous les sens", détaille Xavier Gourgues.

"Une action anti-chasse"

Jeudi, le père de famille a été examiné à l'unité médico-judiciaire de Libourne, a appris BFMTV.com. Tout comme le président de la société de chasse qui organisait la battue le week-end dernier. Sept témoins ont également été entendus par les gendarmes en charge de l'enquête. Car dans cette affaire, c'est version contre version. Et celle relatée par les chasseurs est tout autre.

"Nous sommes très choqués de son comportement, il s'agit d'une action anti-chasse", s'agace Fernando Padrao, le président de la société de chasse contacté par BFMTV.com, qui estime que le père de famille profite du discours ambiant sur la chasse actuellement.

Selon lui, la battue n'était pas organisée près du terrain de Xavier Gourgues mais à "un kilomètre". Lorsque ce dernier est arrivé en voiture, la chasse était d'ailleurs terminée, les chasseurs étaient regroupés sur la route. "Il a essayé de foncer sur les chasseurs, insiste Fernando Padrao. Il les a bousculés, il nous a traités d''ivrognes', d''idiots'. Quand je suis arrivé, il était front contre front avec un chasseur."

"J'ai essayé de les séparer, il m'a envoyé une première poussée puis une autre. Nous avons fini par tomber dans le fossé. En aucun cas, un chasseur a porté la main sur lui."

Pour Fernando Padrao, les blessures sur le visage de Xavier Gourgues ont été causées par ses lunettes dans leur chute dans le fossé. Il assure par ailleurs qu'il est impossible que les chasseurs aient jeté le cadavre mort d'un sanglier sur le père de famille, comme il l'affirme, l'animal étant déjà dans l'un des véhicules. Le président de la société de chasse, qui n'a jamais été signalée comme problématique, assure que la battue a été organisée dans les règles. Il a porté plainte pour "menaces de mort" et "tentative de meurtre".

"L'enquête est en cours, tout ce que raconte ce monsieur est un tissu de mensonges", conclut le chasseur.

Article original publié sur BFMTV.com