Les “plaies ouvertes” laissées par les JO d’Athènes

Célébré dans le monde entier, le retour des JO dans le berceau de l’olympisme faisait en 2004 la fierté de la Grèce.

Mais “deux décennies plus tard, au-delà des discours triomphalistes sur ce qu’avait réussi ce petit pays, la juste utilisation des infrastructures sportives reste un débat ouvert”, rappelle l’hebdomadaire grec To Vima.

“Le pays avait l’occasion d’acquérir des stades modernes et utiles, suivant le modèle de l’Australie [Sydney 2000]. Ce projet aurait été solide si on avait prévu le jour d’après”, regrette le journal, qualifiant ces infrastructures de “plaies ouvertes”.

Infiltrations, systèmes électriques en panne

Le journal propose une cartographie des sites construits pour l’événement et retrace les problèmes survenus dès le lendemain. Si le ministère grec des Finances grec évalue à 8,5 milliards d’euros le coût des Jeux en 2004, “on ne connaît toujours pas le montant exact des travaux réalisés pour les stades et le reste des infrastructures”, grince To Vima.

Les années de crise financière ont ajouté une difficulté pour la gestion des sites. “Le coût d’entretien durant les années de crise s’est amplifié”, précise ainsi le journal.

Et dans une période où les privatisations se sont multipliées pour remplir les caisses d’un pays en crise, la plupart des enceintes mises en vente n’ont pas trouvé d’acquéreur. “Les travaux d’entretien n’ont jamais été réalisés, les coûts de réhabilitation sont devenus énormes, les sites ont été pillés”, décrit To Vima.

L’hebdomadaire rappelle que le stade olympique d’Athènes, “cœur des Jeux”, a dû être fermé à l’automne 2023 pour réhabiliter un toit usé et menaçant de s’effondrer.

Des millions à la poubelle

“Sur la piste du vélodrome, l’eau de pluie s’est infiltrée, provoquant l’usure de l’une des meilleures pistes du monde. Des problèmes ont également été constatés dans la piscine. Même dans la salle d’entraînement d’athlétisme, il n’y avait pas de chauffage et l’eau de pluie créait des lacs”, énumère To Vima.

“Des plafonds qui disparaissaient et des systèmes électriques qui ne fonctionnaient pas ont constitué pendant des années un triste tableau dans lequel se sont entraînés les athlètes grecs”, contraints de se préparer dans des conditions déplorables ou de s’exiler à l’étranger pour participer aux compétitions internationales.

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