Placements : « L’année 2024 devrait être plus favorable aux actions »

Samy Chaar, chef économiste de la banque Lombard Odier. - Credit:
Samy Chaar, chef économiste de la banque Lombard Odier. - Credit:

Le Point : Le conflit entre Israël et le Hamas peut-il déstabiliser les marchés ?

Samy Chaar : Aussi horrible soit-il, tant que le conflit restera localisé et ne gagnera pas le reste du Proche-Orient, l'impact sur les marchés sera quasi inexistant. Il ne devrait pas générer de choc pétrolier comme cela fut le cas dans les années qui ont suivi la guerre du Kippour. Les États-Unis ont augmenté leur production de pétrole, tout comme les Iraniens, compensant la baisse de la production saoudienne.

Qu'est-ce qui sera déterminant en 2024 ?

Comme les années précédentes, ce sont les taux d'intérêt. Contrairement aux marchés, nous n'anticipons pas quatre baisses pour la BCE mais trois, en juin, septembre et décembre. Les banques centrales ont besoin d'être confortées dans leur sentiment que l'inflation est maîtrisée.

Est-ce vraiment le cas ?

Elle décélère sous l'effet des restrictions du crédit, des hausses des taux et surtout du ralentissement de la croissance. C'est particulièrement vrai en Europe. C'est pourquoi nous sommes convaincus que la BCE pourrait être la première à baisser ses taux.

Avant la Fed ?

Aux États-Unis, l'inflation ralentit également. Mais la croissance américaine (5 % en rythme annualisé au troisième trimestre) reste forte, soutenue par une demande élevée des ménages, qui ont continué à consommer en diminuant leur épargne, et par les plans d'investissement et de dépenses publiques décrétés par le président Biden. La Fed pourrait être tentée d'attendre [...] Lire la suite