Je pixe, tu pixes… tout le Brésil pixe !
Mine de rien, le Pix est une petite révolution dans la vie quotidienne des Brésiliens : en trois ans, il est devenu la forme de paiement la plus utilisée dans le pays. De quoi s’agit-il ? Tout simplement, d’une plateforme de paiement digital instantané. Pour tout Brésilien, le Pix réunit toutes les qualités : simple, pratique, sûr, rapide et… gratuit ! Il suffit d’avoir un compte en banque et de disposer d’un téléphone portable (ou d’un PC).
Innovation plébiscitée
C’est la Banque centrale du Brésil qui l’a conçu en 2018 et déployé via les banques à la fin de 2020. Une innovation immédiatement adoptée par le grand public, en particulier pour les paiements entre particuliers, extrêmement fréquents dans ce pays à la forte économie informelle. Dans ce cas-là, le Pix a largement remplacé le paiement en argent liquide. Comme quoi, le Brésilien est bien technophile !
En habile politicien populiste, Jaïr Bolsonaro a cherché à faire passer le Pix pour une initiative de son gouvernement, “afin que le peuple ne se fasse plus exploiter par les banques”. La revendication est tombée à plat. Quant aux banques, l’introduction du Pix a contribué à la réduction de leurs coûts et à une forte augmentation de l’ouverture de comptes bancaires, pour leur plus grand bonheur.
Certains ont présenté le Pix comme une invention technologique brésilienne. C’est fort exagéré car des telles plateformes existaient déjà auparavant dans d’autres pays. Mais c’est sans doute le seul cas au monde où le succès est aussi massivement au rendez-vous. Par ailleurs, le produit est unanimement reconnu pour ses remarquables qualités et la diversité des fonctionnalités qu’il offre. De quoi être légitimement fiers ! Son extension à de nouveaux services (comme le débit automatique) et à de nouvelles clientèles est d’ailleurs prévue dès cette année.
Outre l’argent liquide, le Pix a largement remplacé les virements bancaires et les cartes de débit, en forte diminution. Seule la carte de crédit reste peu affectée : elle offre évidemment le gigantesque avantage, aux yeux de multiples clients brésiliens, du paiement étalé en “parcelas”, que l’on peut renégocier ultérieurement, le cas échéant, avec sa banque, au prix, il est vrai, de taux d’intérêt prohibitifs. Le problème du surendettement et des impayés reste entier.
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