"Mon pire ennemi", de Mehran Tamadon : dans la tête des tortionnaires du régime iranien

Pour son nouveau documentaire intitulé "Mon pire ennemi", au cinéma le 8 mai, le réalisateur iranien installé en France Mehran Tamadon a demandé à des réfugiés politiques de l'interroger comme le feraient des agents du régime des mollahs. Une expérience extrême dont le cinéaste tire une réflexion troublante sur la violence de la société iranienne, avec l'espoir d'ébranler la conscience des bourreaux.

Décidément, Mehran Tamadon aime se mettre dans des situations inconfortables. Intellectuel athée et fils de parents communistes réfugiés en France, le cinéaste avait déjà eu en 2014 la drôle d'idée de partager le quotidien de quatre mollahs dans son film "Iranien". Le réalisateur se retrouve de nouveau dans de beaux draps avec "Mon pire ennemi", long métrage dans lequel il est interrogé sans ménagement par des réfugiés iraniens ayant eux-mêmes subi les tortures des geôliers du régime.

Menacé de représailles par la République islamique en raison de son activité de réalisateur, Mehran Tamadon n'a pas remis les pieds dans son pays depuis 2012. Avec "Mon pire ennemi", il "imagine un scénario pour rentrer en Iran".

"Je cherche ici en France un réfugié iranien qui accepte de m'interroger devant la caméra comme le ferait un agent du régime iranien. Un interrogatoire qui échapperait à mon contrôle alors que je réalise le film", introduit en voix off le cinéaste.


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