La piraterie remonte-t-elle vraiment à l’Antiquité ?

Détail de la couverture de Pirate, de Jean Soulat, chercheur associé au laboratoire ArchAm (Archéologie des Amériques) à l'université Paris I Panthéon-Sorbonne.  - Credit:
Détail de la couverture de Pirate, de Jean Soulat, chercheur associé au laboratoire ArchAm (Archéologie des Amériques) à l'université Paris I Panthéon-Sorbonne. - Credit:

« La piraterie a toujours existé », affirme Jean Soulat, chercheur associé au laboratoire ArchAm (Archéologie des Amériques) à l'université Paris I Panthéon-Sorbonne. Cet universitaire, auteur d'une passionnante fresque historique sur le monde de la flibuste (Pirates, aux éditions Alisio) en veut pour preuve l'étymologie du mot pirate. Le terme grec πειρατής (peiratês) dérive du verbe πειράω (peiráō) qui signifie « tenter sa chance ». « Transformé en latin en “pirata”, le mot désigne le “brigand” qui “tente sa chance” en volant les bateaux qu'il croise », poursuit le chercheur.

Les « bandits de grand chemin » sillonnent les mers du globe depuis l'Antiquité. « Les premiers Grecs étaient tous pirates », énonce ainsi Montesquieu dans L'Esprit des lois. « L'origine de la piraterie, c'est l'origine même de la navigation », écrit de son côté Jules Sestier dans la plus ancienne somme consacrée au sujet (La Piraterie dans l'Antiquité, 1880). L'auteur cite ainsi Hérodote chez qui commence ses Histoires par un récit d'enlèvement de femmes commis par des forbans phéniciens. « Ce peuple s'était adonné de bonne heure à la navigation. Les vaisseaux phéniciens, chargés de marchandises de l'Assyrie et de l'Égypte, abordaient sur les divers points de la Grèce, et de préférence à Argos qui tenait, à cette époque, le premier rang entre toutes les villes de la contrée hellénique », énonce-t-il.

La piraterie, cause de la guerre de Troie ?

À en croire les auteurs antiques, ce sont [...] Lire la suite