Pillages et troubles continuent au Venezuela

Plusieurs centaines de Vénézuéliens ont escaladé les barrières pour contester la fermeture par Caracas de la frontière avec la Colombie, samedi, tandis que pillages et manifestations se poursuivaient à travers le pays du fait d'une pénurie d'argent liquide. /Photo prise le 17 décembre 2016/REUTERS/Carlos Eduardo Ramirez

SAN CRISTOBAL, Venezuela (Reuters) - Plusieurs centaines de Vénézuéliens ont escaladé les barrières pour contester la fermeture par Caracas de la frontière avec la Colombie, samedi, tandis que pillages et manifestations se poursuivaient à travers le pays du fait d'une pénurie d'argent liquide. Les troubles ont débuté vendredi, à la suite de l'annonce du retrait surprise, cette semaine, du billet à plus forte valeur, celui de 100 bolivars. Cette décision a provoqué une ruée vers les banques pour déposer ou échanger les billets de 100 bolivars dans le bref délai imparti. Beaucoup de Vénézuéliens se sont retrouvés sans les moyens d'acheter des vivres ou de l'essence et pour faire les préparatifs de Noël. Environ 40% des Vénézuéliens n'ont pas de compte bancaire. Dans la cité minière d'El Callao, dans le sud du pays, où de nombreuses boutiques ont été pillées selon les habitants, un adolescent de 14 ans est mort, ont confirmé samedi les autorités. Un député de l'opposition a fait état de trois morts lors des troubles de vendredi dans cette ville. Le président Nicolas Maduro, que l'opposition cherche à destituer, a expliqué que le retrait des coupures de 100 bolivars visait à étrangler la mafia et les trafiquants actifs sur la frontière avec la Colombie. Près de la ville de San Cristobal, 400 personnes ont escaladé les barrières frontalières pour aller s'approvisionner en Colombie en vivres et en médicaments, denrées rares au Venezuela, ont rapporté des témoins. "Nous avons sauté par-dessus les barrières", a expliqué une Vénézuélienne de 41 ans, Claudia Perez. Dans l'Etat de Bolivar, dans le sud du Venezuela, des groupes se sont introduits dans des dizaines de magasins et d'entrepôts de plusieurs villes, ont rapporté des témoins et des négociants. Les autorités ont instauré le couvre-feu à Ciudad Bolivar et le gouverneur de l'Etat a annoncé 135 arrestations. A Maracaibo, deuxième ville du pays, les forces de sécurité ont fait usage de gaz lacrymogènes pour chasser les pillards, ont rapporté des témoins. (Anggy Polanco; Eric Faye pour le service français)