Les « pierres de la faim » réapparaissent et ne présagent rien de bon

Les « pierres de la faim refont surface
Ondrej Hajek/AP/SIPA Les « pierres de la faim refont surface

Ondrej Hajek/AP/SIPA

SÉCHERESSE - Avec la baisse du niveau des cours d’eau en Europe, lacs, fleuves et rivières laissent place à des paysages parfois inédits ou des avertissements : « Si vous me voyez, alors pleurez ! » Voici l’inscription que l’on peut notamment lire sur une « pierre de la faim » immergée, cet été, sur les bords de l’Elbe dans la ville de Děčín, en République tchèque, selon des images relayées par le correspondant de RTL Nieuws dans le pays, Olaf Koens, le 11 août.

Ce message, gravé lors de la sécheresse de 1616, n’est pas le seul laissé sur une « pierre de la faim » dans le secteur. Tel un livre ouvert, on pouvait y lire 10 dates allant de 1417 allant à 1893. « Avant 1900, les sécheresses suivantes sont commémorées sur la pierre : 1417, 1616, 1707, 1746, 1790, 1800, 1811, 1830, 1842, 1868, 1892 et 1893 », précise une étude réalisée par des chercheurs tchèques en 2013.

Comme des marqueurs du niveau hydraulique du fleuve, ces pierres retracent des moments de souffrances, de mauvaises récoltes, où les risques de famine étaient intenses le long de ce fleuve de l’est de l’Europe, qui traverse également l’Allemagne avant de se jeter dans la mer du Nord près de Hambourg.

Des marqueurs du passé qui anticipent l’avenir ?

La dernière apparition de ces pierres remonte en 2018 lors d’une intense sécheresse sur les rives de l’Elbe. Une douzaine de pierres étaient visibles dans leur intégralité rapportait alors l’agence de presse américaine, Associated Press. Parmi elles, était réapparue la fameuse pierre étudiée par les chercheurs en 2013. Depuis, elle fait l’objet d’une attraction touristique sans précédent, constate le site touristique de la ville du nord de la République tchèque.

Selon Andrea Toreti, chercheur principal au Centre commun de recherche de la Commission européenne, « cette sécheresse pourrait être la pire depuis 500 ans ». Lors d’une conférence de presse en ligne tenue le 9 août, il a déclaré « Nous n’avons pas complètement analysé l’événement (la sécheresse de l’été 2022), car il est toujours en cours, mais d’après mon expérience, je pense que c’est peut-être encore plus extrême qu’en 2018 » rapporte Euronews.

Alors que l’Observatoire européen de la sécheresse constate que 47 % de l’Europe se trouve actuellement dans des conditions de sécheresse avec une humidité dans les sols largement déficitaires ce type d’événements pourraient se multiplier.

Les « pierres de la faim » ne sont d’ailleurs pas les seuls souvenirs immergés sous les eaux. Le réchauffement climatique a provoqué la baisse des eaux du Pô, un fleuve italien, et a révélé un certain nombre de trésors archéologiques.

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