Pierre Palmade : le comédien sera jugé pour « blessures involontaires » après son accident de la route

Pierre Palmade a choisi de réintégrer le service d’addictologie où il avait été trasnféré en avril et qu’il avait quitté début juin à la suite d’un allégement de son contrôle judiciaire.
GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP Pierre Palmade a choisi de réintégrer le service d’addictologie où il avait été trasnféré en avril et qu’il avait quitté début juin à la suite d’un allégement de son contrôle judiciaire.

JUSTICE - La juge d’instruction a tranché. Après le grave accident de la circulation provoqué par Pierre Palmade sous l’emprise de stupéfiants en février 2023 à Villiers-en-Bière (Seine-et-Marne), l’acteur et humoriste sera uniquement jugé pour « blessures involontaires », a annoncé ce lundi 27 mai le procureur Jean-Michel Bourlès.

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Plus précisément, la juge d’instruction chargée de l’affaire a renvoyé l’artiste pour « blessures involontaires ayant entraîné des incapacités totales de travail supérieures et inférieures à trois mois », souligne le parquet, qui avait pour sa part requis un procès pour « homicide et blessures involontaires ».

Initialement poursuivi pour « homicide et blessures involontaires », l’acteur de 56 ans échappe donc au premier chef d’accusation, ce dernier ne pouvant être retenu, malgré la mort d’un bébé dans le ventre de sa mère lors d’une césarienne effectuée après l’accident. Le fœtus de six mois était pourtant « indiscutablement viable » avant l’accident, selon une expertise médicale diligentée par la justice.

Pour autant, l’enfant que portait la passagère est décédé avant sa naissance et ne peut donc pas être juridiquement considéré comme une personne humaine. En droit pénal et selon une jurisprudence constante de la Cour de cassation, un enfant qui n’est pas né n’existe pas en tant que personne. Sa mort ne peut donc être reprochée à quiconque.

Un long questionnement avait pourtant eu lieu autour de cette notion, car le parquet de Melun demandait bel et bien un procès pour « homicide volontaire », laissant entendre que la causalité directe de la mort du bébé était liée à l’accident. À rebours de la jurisprudence criminelle évoquée plus tôt, le parquet de Melun souhaitait ainsi un « débat » devant le tribunal sur un éventuel chef d’« homicide involontaire ». Ce qui n’aura finalement pas lieu.

Les parties civiles « déplorent » ce choix

Pierre Palmade risque toutefois quatorze ans de prison et 200 000 euros d’amende pour ce drame, où il était sous l’emprise de stupéfiants et qui avait provoqué trois blessés graves, un homme de 38 ans, son fils de 6 ans et sa belle-sœur de 27 ans, qui a donc perdu son bébé après la collision.

Le 10 février 2023, sur une route du sud de la Seine-et-Marne, Pierre Palmade avait pris le volant, après trois jours de « bringue » sans dormir et de consommation frénétique de drogues. C’est à ce moment qu’il avait percuté une Renault Megane où se trouvaient trois membres d’une même famille.

Après l’annonce d’un procès pour « blessures involontaires » uniquement, les victimes ont d’ailleurs déploré la décision, « au regard des éléments du dossier (...), mais également au regard de la décence et de l’humanité les plus élémentaires », comme l’a fait savoir l’avocat des parties civiles Me Mourad Battikh.

Lors de cet accident, Pierre Palmade se trouvait en situation de récidive en raison d’une condamnation en 2019 pour usage de stupéfiants. Un état de récidive légale qui justifie, selon le procureur, pourquoi la peine encourue par le comédien pourrait être aussi lourde.

Contactée par l’AFP, l’avocate du comédien, Me Céline Lasek, n’a pas souhaité faire de déclaration après l’annonce du procureur.

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