«Picasso 1932», torride éphéméride

A l’hôtel Salé, une exposition retrace cette année riche en rencontres pour le maître espagnol, à travers archives personnelles de sa vie quotidienne et des prêts de tableaux rarement vus.

«Les stars sont comme nous !» claironne un magazine people. Les peintres aussi, a-t-on envie d’ajouter : ils boivent du Perrier et du café. C’est ce que l’on apprend en visitant «Picasso 1932» au musée Picasso, à Paris (IIIe), expo entièrement consacrée à l’année que vécut le maître au début de la quatrième décennie du siècle dernier, et dont le parcours chronologique fait grand usage de ces archives qui doivent encombrer les caves de l’hôtel Salé depuis que les héritiers du maître, qui ne jetait rien, en ont fait don à l’Etat. Gageons même que pour certaines (par exemple, cette facture de l’épicerie Simon, à Gisors, à Madame Picasso, datée du 28 juillet 1932), c’est une première sortie hors des cartons.

Jeux d’échos. Le parcours chronologique, très original, se vit comme un calendrier hyper détaillé, émaillé de ces petites choses qui font un quotidien, lesquelles ne nous apprennent parfois rien de plus que cela : le grand homme aussi vivait son lot de banalités. Mais elles peuvent également être passionnantes, non pas tant par l’éclairage qu’elles donnent sur les œuvres exposées - le rapport n’informant souvent que lointainement l’acte créatif, et c’est une des faiblesses de l’expo - que parce que Picasso était entouré de figures intéressantes. Voir la lettre pleine de pessimisme sur la situation politique écrite par Daniel-Henry Kahnweiler à son «beau-fils» Michel Leiris en mars, et visible ici ; voir aussi celle de son ex-compagne Fernande Olivier qui, le 13 mai 1932, menace violemment de jeter un sort à l’artiste. Voir enfin la réception (mondaine, critique) de sa première grande rétrospective, à la galerie Georges Petit, au mois de juin, à laquelle une salle entière est consacrée.

Mais ce qui est surtout remarquable, et mérite plusieurs visites, ce sont les chefs-d’œuvre (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

William Forsythe en suspens, Ryoji Ikeda en cadences
Ferrari et Alaïa, contrepoints à la ligne
Décès du philosophe et historien de l'art Hubert Damisch
Et moi, et moi, et moi…
«Tout voir en norme comptable, n’est-ce pas un peu morne ?»