Aux Philippines, la famille Duterte est armée jusqu’aux dents

Peut-on encore parler de collection ? Plutôt d’obsession, au regard du décompte que dévoile le site d’information Rappler. Les coffres-forts et armureries de la famille Duterte abritent 654 armes à feu, dont une majorité de pistolets et une centaine de fusils. “Le patriarche, l’ancien président Rodrigo Duterte, en possède le plus grand nombre, avec un assortiment de 363 armes”, précise le média.

Son fils aîné, Paolo, élu à la Chambre des représentants, possède 172 armes, soit “environ la moitié de la collection de son père”. Son fils cadet, Sebastian, maire de Davao, en détient 61, sa fille, Sara, vice-présidente du pays, 28 et son gendre, Manases Carpio, 30. “Nous n’avons pas pu vérifier si d’autres membres de la famille, y compris la compagne et les beaux-enfants de l’ancien président, en possèdent également”, note Rappler.

Toutes ces armes ont été dûment enregistrées auprès des autorités. Le clan Duterte n’est donc pas dans l’illégalité. Pourtant, aucun de ses membres n’a accepté de répondre à Rappler. Sara et Rodrigo Duterte ont toutefois réagi publiquement à ces révélations. La première a déclaré qu’il s’agissait d’“un travail de démolition” visant à ternir son image. Le second a simplement rétorqué que la plupart de ses armes étaient des cadeaux.

“Problème persistant de violence armée”

On n’en saura donc pas davantage sur leurs motivations. Rappler s’étonne néanmoins de l’exemple que donnent ces dirigeants quand “les Philippines restent confrontées à un problème persistant de violence armée, notamment commise par les armées privées des clans puissants”. Par le passé, toutes les tentatives de démanteler ces armées privées ont échoué, rappelle le média.

La présidence de Rodrigo Duterte (2016-2022) a été marquée par une sanglante guerre contre la drogue – l’ONG Human Rights Watch estime que 12 000 personnes ont été tuées, dont un grand nombre par les forces de police. Lorsqu’il était maire de la ville de Davao, sur l’île de Mindanao, Rodrigo Duterte avait mis en place une politique similaire en s’appuyant sur des “escadrons de la mort”.

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