Philippe Martinez quitte la CGT, mais son départ à la retraite devra attendre

Le secrétaire général du syndicat, qui fête ses 62 ans dans quelques jours, retourne chez son employeur d’origine : Renault.

SYNDICAT - Clap de fin. L’ouverture du 53e Congrès de la CGT à Clermont-Ferrand ce lundi 27 mars marque le départ de Philippe Martinez, l’emblématique secrétaire général de la centrale depuis huit ans qui n’a pas souhaité se représenter pour un troisième mandat. Sa succession se joue, sauf surprise, entre deux femmes : Marie Buisson qu’il soutient et Céline Verzeletti, qui a les faveurs de puissantes fédérations.

Il n’est pourtant pas encore tout à fait l’heure de la retraite pour le syndicaliste de 61 ans, et ça n’a rien à voir avec la réforme du gouvernement. « J’aurai l’âge pour la prendre, puisque je suis né le 1er avril 1961, mais il me manque des trimestres pour avoir droit au taux plein », a-t-il déclaré au Monde mercredi dernier. Il expliquait aussi sur France Culture début mars être « comme les autres salariés (...). Malgré que l’âge légal soit 62 ans, l’âge moyen de départ est de 63 ans ».

Le 3 avril, Philippe Martinez va donc reprendre la direction de Renault et plus précisément du Technocentre de Guyancourt dans les Yvelines « pour six à neuf mois, en gros », précisait-il toujours dans Le Monde. Après plusieurs années à mener la lutte, il retourne chez son employeur d’origine et « ils sont ravis », a ironisé le syndicaliste sur BFMTV, sans vouloir préciser quelle serait son activité.

« Profiter de la vie » à la retraite

Philippe Martinez a en effet fait toute sa carrière chez la marque au losange, débutant comme technicien métallurgiste en 1982 à Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine. Dès 1984, celui qui est alors encarté au Parti communiste s’engage à la CGT. Il quitte le PCF en 2002 en raison de désaccords avec Robert Hue, président du parti, prend en 2008 la tête de la fédération des métallurgistes à la CGT et devient secrétaire général du syndicat en 2015.

Une fois ses derniers trimestres acquis, il pense à rejoindre des « associations » et « profiter de la vie », ajoutait-il encore dans Le Monde. Surtout, il compte continuer à battre le pavé avec la CGT. « J’irai toujours marcher en manif, mais plus devant. Je serai avec tout le monde. C’est sympa d’être avec les militants, parce que devant il y a les journalistes qui vous embêtent... », répliquait-il malicieux sur le plateau de l’émission Quotidien, sur TMC, mardi dernier.

Et même pas de petite larme après plus de huit années à la tête de l’un des plus importants syndicats du pays, taquinait, insistant, le présentateur Yann Barthès ? « Je n’ai aucune raison d’être triste, balayait-il fermement. La vie est belle. »

VIDÉO-Philippe Martinez aux députés à propos de la motion de censure: "C'est l'occasion de voter ce que vous n'avez pas pu voter jeudi dernier"