Philippe Garrel accusé par plusieurs actrices, dont Clotilde Hesme et Anna Mouglalis, de comportements inappropriés
CINÉMA - Attention à la vague.... de témoignages. Philippe Garrel, visage du cinéma français de la Nouvelle Vague est accusé par plusieurs actrices de comportements très déplacés dans une enquête Médiapart, et dont certains, écrit le média, seraient « susceptibles d’être qualifiés d’agression sexuelle ou de tentative d’agression sexuelle ».
Dans la longue enquête réalisée par la journaliste Sophie Boutboul, les actrices interrogées témoignent de moments gênants, de tentatives de baisers non consentis, de propositions inappropriées, voire de demandes de faveurs sexuelles, qui les ont mises mal à l’aise, et les ont pour certaines traumatisées. Aucune plainte n’a été déposée contre Philippe Garrel à ce jour.
Parmi celles qui prennent la parole, quelques grands noms du cinéma : Anna Mouglalis, Clotilde Hesme, Marie Vialle et Laurence Cordier. Des actrices qui l’ont pour certaines connu en début de carrière et l’ont eu comme professeur au Conservatoire.
Main sur la cuisse et chantage
Toutes ont vécu des expériences différentes avec Philippe Garrel. Des histoires qui ont pourtant un point commun. Le réalisateur est à chaque fois à l’initiative d’un rendez-vous pour un rôle.
Jeanne (dont l’identité a été modifiée) raconte une rencontre glaçante durant laquelle Philippe Garrel lui aurait successivement proposé d’aller à l’hôtel, caressé la cuisse, puis aurait tenté de l’embrasser. Un rendez-vous qui a traumatisé la jeune femme. « Ce n’est pas tous les jours qu’un réal t’appelle, j’arrivais avec toute ma passion à ce rendez-vous. Puis je me suis dit : ’Je ne suis qu’un tas de viande.’ J’en ai chialé quelque temps ».
Dans le cas d’Anna Mouglalis, c’est l’actrice avec laquelle il venait de terminer un film qui l’a invité chez elle, en toute innocence, pensant travailler avec son mentor sur un nouveau projet. Il n’en est rien, elle le retrouve allongé sur son lit, prétextant la fatigue «C’est tellement énorme alors qu’il y avait deux canapés juste à côté de lui dans le salon ». Elle est obligée d’appeler un taxi pour qu’il s’en aille.
Clotilde Hesme raconte, elle, des commentaires très déplacés qui l’aurait visé sur le tournage des Amants réguliers. Laurence Cordier se souvient d’une promenade durant laquelle Philippe Garrel se serait montré tactile et insistant. Marie Vialle relate un chantage terrifiant. Le réalisateur lui aurait expliqué être amoureux d’elle et avoir « besoin de coucher avec elle » pour pouvoir faire le film.
Les excuses en demi-teinte de Philippe Garrel
Face à ces accusations, Philippe Garrel a tenu à répondre. Il a notamment confié à Mediapart : « À la lecture de tous ces témoignages, je réalise la différence entre ce que j’imaginais alors et ce que je leur ai fait vivre. J’avais déjà pris conscience de la culture qui m’a façonné, et cela a ouvert en moi une remise en question ».
Le réalisateur tente de se justifier en assurant avoir été mal compris, et parle de « tentative de séduction maladroite » après des gestes très déplacés.
Auprès du média, il affirme « qu’il ne lui est « jamais arrivé d’embrasser une femme contre son gré », mais indique qu’il a « peut-être essayé d’embrasser l’une d’entre elles » sans être sûr de son souvenir ». Il assure par ailleurs n’avoir « jamais donné de faux espoirs professionnels à une comédienne en vue de la séduire ».
Concernant le témoignage d’Anna Mouglalis, il assure s’être allongé car il avait mal au dos. D’après Mediapart, il aurait demandé à l’actrice de retirer son témoignage de l’enquête, une demande ressentie comme « une pression » par l’actrice. L’avocate du réalisateur écarte, elle, un tel qualificatif.
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