Le phénomène El Niño est devenu un événement « humain » et non plus naturel selon cette étude

La hausse des température est la principale cause d’apparition du phénomène El Niño.
Adobe Stock - Flickr La hausse des température est la principale cause d’apparition du phénomène El Niño.

CHANGEMENT CLIMATIQUE - Sécheresses, inondations, tempêtes… Voilà le menu offert par El Niño. Ce phénomène climatique implique le réchauffement des eaux d’une partie de l’océan Pacifique, créant une cascade de catastrophes naturelles un peu partout sur le globe. En Indonésie ou Australie, ou le temps le temps est plus sec, il favorise les incendies. S’ajoute à cela une modification du régime des cyclones, tant en quantité qu’en intensité.

Assez connu, ce phénomène climatique a longtemps été présenté comme naturel. Cependant, une nouvelle étude parue dans Geophysical Research Letters le 14 octobre dernier affirme que ce n’est plus le cas. L’humain, ou plus précisément le réchauffement climatique induit par les activités humaines serait devenu la principale raison entraînant l’arrivée d’El Niño.

Quand l’homme a plus d’impact sur le climat que le soleil

Jusque dans les années 1970, l’activité volcanique et surtout du soleil étaient en effet les principales causes du réchauffement de certaines parties de l’océan, créant le phénomène climatique. Si le rayonnement solaire était fort, El Niño apparaissait.

Mais les chercheurs ont découvert que depuis 50 ans, l’origine de ces phénomènes a changé. Pour le prouver, l’équipe a analysé des stalagmites dans une île en Alaska. Ces dernières fournissent de précieuses données climatiques sur les 3 500 dernières années, une sorte d’archéologie du climat.« À partir des années 1970, nous observons des signaux clairs qui ne peuvent être attribués qu’aux conséquences du changement climatique provoqué par l’homme », explique Paul Wilcox, l’auteur principal de l’étude.

Le cycle de l’ENSO (El Niño Southern Oscillation), qui rythme normalement l’apparition de El Nino et La Nina, une phase plus froide, ne suit plus le rayonnement solaire, mais plutôt la hausse des températures. Et ça, c’est le fruit du travail de modification du climat et de destruction de la biodiversité de notre espèce.

Un cercle vicieux

El Niño alterne maximum tous les trois ans avec La Niña. Au vu de l’évolution actuelle des températures mondiales, il est probable qu’il devienne plus fréquent que La Niña, qui était jusqu’à maintenant plus courante. Il est aussi très probable qu’il devienne plus intense, ayant alors des effets décuplés sur la météo des endroits du globe concernée.

Ce n’est pas une excellente nouvelle, alors que ces dernières semaines et mois, l’actualité fait régulièrement état d’ouragans, de typhons, d’inondations… Face à ces changements climatiques, comprendre plus précisément des phénomènes comme El Niño devient indispensable, afin de prévoir au mieux les catastrophes naturelles à venir. En 2022, elles ont causé la mort de près de 11.000 personnes et entraîné des dégâts matériels à hauteur d’environ 275 milliards de dollars.

À voir également sur Le HuffPost :

COP 28 à Dubaï : son président se justifie d’avoir invité des banques et entreprises polluantes

Libye, Grèce, Espagne : les inondations donnent un terrible avant-goût du changement climatique