"Un phénomène qui explose" : ces sénateurs LR veulent interdire le changement de sexe des mineurs

Les sénateurs républicains veulent déposer une proposition de loi pour interdire aux mineurs tout acte chirurgical ou traitement hormonal visant à changer de sexe.

Ils dénoncent "l'un des plus grands scandales éthiques de l'histoire de la médecine". Dans un rapport dévoilé ce lundi 18 mars par le magazine Le Point, les sénateurs Les Républicains sonnent l'alarme au sujet de la "transition sexuelle chez les mineurs", qu'ils souhaitent interdire.

Sur BFMTV, la sénatrice Jacqueline Eustache-Brinio a pointé un "phénomène qui explose" sous "l'influence woke des États-Unis" et des "réseaux sociaux".

S'il existe peu de données nationales fiables sur les demandes de transition chez les mineurs, l'élue du Val-d'Oise s'appuie sur des chiffres de la Haute Autorité de Santé qui montrent que "les séjours hospitaliers pour 'transsexualisme' ont triplé entre 2011 et 2020, passant de 536 à 1.615".

Interdire les actes chirurgicaux et les traitements hormonaux

Le groupe de travail dirigé par Jacqueline Eustache-Brinio, qui a auditionné 67 personnes dont des "médecins" et des "philosophes", préconise plusieurs mesures dont celle de rendre les changements de sexe impossibles avant la majorité.

En clair, les opérations chirurgicales ou les traitements hormonaux, comme les bloqueurs de puberté, ne seraient plus accessibles aux mineurs, selon une proposition de loi qui doit être déposée "avant l'été".

"On naît homme ou on naît femme. Après quand on est adulte, on fait ce qu'on veut de son corps", a argumenté sur BFMTV la sénatrice, qui plaide également pour une meilleure prise en charge pédopsychiatrique des jeunes "qui ne sentent pas en accord avec leur sexe de naissance".

"Risques de santé mentale"

La proposition suscite la défiance des défenseurs des personnes transgenres. "À partir du moment où on n'acceptera plus d'accompagner les mineurs trans, y compris dans les transitions médicales quand ils ou elles en ont besoin, on aura un risque de suicide délirant et une augmentation des risques de santé mentale", prévient Anaïs Perrin-Prevelle, de l'association OUTrans, auprès de BFMTV.

Pour Béatrice Denaes, co-présidente de Trans Santé France, les bloqueurs de puberté peuvent même être salvateurs pour certains adolescents ou pré-adolescents. "Certains jeunes vivent tellement mal le fait que leurs seins ou leur barbe puissent pousser que ça leur permet pendant un an ou deux de continuer à réfléchir, avec un pédopsychiatre ou un pédoencrinologue, à ce qu'ils ressentent réellement".

La HAS, chargée de l’élaboration des bonnes pratiques professionnelles, travaille depuis 2023 à l’élaboration des premières recommandations sur le parcours de transition des personnes transgenres, après saisine du ministère chargé de la santé.

Article original publié sur BFMTV.com

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