PFL Paris: Doumbè-Baki, les clés du choc en trois questions

Baki arrivera-t-il à mettre la main sur Doumbé?...

Une question pour tout résumer. Invité du RMC Fighter Club en janvier 2023, première fois qu’il évoquera le possible combat contre Cédric Doumbé dans un grand média, Baysangur "Baki" Chamsoudinov va tout dire en quelques mots: "Est-ce qu’il va me mettre KO avant que je l’attrape?" Entre le maître du striking (Doumbé) et l’ancien judoka (Baki), l’opposition de styles prévue ce jeudi à l’Accor Arena de Bercy dans le combat principal du deuxième PFL Paris intrigue par ses inconnues. Avec un premier gros point d’interrogation principale.

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Baki arrivera-t-il à casser la distance pour venir coller Doumbé (contre la cage dans l’idéal) et lui imposer sa pression physique et/ou l’envoyer au sol pour le contrôler? Ancien champion du GLORY, Doumbé possède un punch capable d’éteindre la lumière adverse à tout moment comme peut en témoigner Jordan Zebo, mis KO en neuf secondes en septembre dernier lors du premier PFL Paris. Avec lui, une erreur peut être fatale. Mais Baki, notamment connu pour sa force physique impressionnante et qui n’a toujours pas perdu un round en carrière, est un combattant trop intelligent pour ne pas avoir conscience du risque à rester debout face à lui.

Il fera donc tout pour se rapprocher. S’il y parvient, Doumbé sera plus en danger. Mais reste à savoir ce que Baki en fera. Pas connu comme un énorme finisseur – trois victoires avant la limite sur ses sept et une seule sur les quatre dernières – ou pour un ground-and-pound (les frappes au sol) qui termine la concurrence, Baki peut se contenter de le dominer dans la position en lui infligeant du dégât dès que possible pour remporter les rounds et aller chercher une décision.

Problème? Chaque début de round verra les deux hommes revenir debout, là où l’avantage penche côté Doumbé, et offrira à ce dernier une nouvelle chance. Si Baki a annoncé qu’il était lui aussi capable d’éteindre son adversaire en striking, preuve d’une confiance en lui et en sa victoire tout sauf feinte, son chemin de succès le plus évident semble clair. Mais en face, il y a quelqu’un qui ne l’entend pas de cette oreille. Même s’il faut passer par la lutte et/ou le sol.

… Et Doumbé peut-il prendre le meilleur dans ce cas?

C’est la plus grosse inconnue autour de Cédric Doumbé en MMA. Et son camp espère bien qu’elle le restera le plus longtemps possible. Quel niveau au sol et en lutte pour l’ancien champion de kickboxing? Avec la qualité limitée de son opposition lors de ses premiers combats dans la discipline, le public n’a pas encore eu la réponse à une question qui l’intrigue beaucoup. Tant mieux, à en croire son clan.

"C’est dans notre intérêt, expliquait Mehdi Otmane, son coach de grappling depuis plusieurs années, ces derniers jours dans le RMC Fighter Club. J’aimerais conserver ça. Ça laisse l’adversaire dans le doute." Témoin privilégié de cette facette pour l’instant cachée, Otmane ne serait "pas du tout surpris" de voir son élève dominer les débats même dans des phases de lutte contre la cage. Question de qualités, d’abord. "Cédric a une force et une explosivité incroyables. Quand il décide de mettre la pression, c’est compliqué."

Question de chemin pour Baki pour casser la distance, aussi. "Pour le coller contre la cage, il faudra le boxer un petit peu. Est-ce qu’on a la même lutte contre la cage si on prend quelques coups de Cédric avant? C’est difficile à dire." Avec la qualité de ses sprawls (mouvement pour contrer les tentatives d’amenées au sol), une des spécialités de Mehdi Otmane, Doumbé peut proposer une arme pour répondre à ce qui lui sera proposé. Avec le temps et le travail en grappling, il a aussi pris confiance.

Celui qui a avoué avoir toujours été sur la retenue dans ses débuts en MMA en raison de ce risque a appris à le dompter. Et ça rend son striking d’autant plus dangereux. "On l’a vu contre Zebo, pointe Otmane. Par rapport à ses premiers combats, dans l’approche, il a pu boxer librement car il n’avait pas peur d’aller au sol. Et surtout pas peur de la lutte." Doumbé ne laissera sans doute pas passer une occasion de mettre un KO si elle se présente. Mais s’il faut aller dans le domaine de Baki pour s’imposer, il s’annonce prêt à relever le défi. Le public va peut-être enfin avoir les réponses qu’il attend.

Baki résistera-t-il jusqu’au bout à la pression mentale?

Il avait tenté de désamorcer la chose. De se persuader qu’il n’était pas atteint. Mais le constat est évident: Jordan Zebo s’est fait prendre dans les filets du jeu du trash-talking de Cédric Doumbé avant leur combat au PFL Paris fin septembre. Entre les vidéos avant le combat, l’entrée avec un matelas à son nom, les "Jordan, t’es mort!" repris en chœur par le public du Zénith, Doumbé avait gagné le combat psychologique avant celui dans la cage. Baki peut-il connaître le même sort? Moins de risque, à en croire ce qu’on a pu observer ces dernières semaines.

Le combattant d’origine tchétchène paraît serein face aux nombreuses tentatives de déstabilisation du combattant d’origine camerounaise. Une vidéo ou un tweet "assassin"? Le garçon répond via des messages souvent pleins d’esprit sur la plateforme X (ex-Twitter). Comme s’il regardait ça de loin en souriant. Doumbé ironise sur son maigre palmarès en judo comparé au sien en kickboxing? "Je ne vois pas pourquoi il fait des calculs, lance-t-il au micro de l’émission Clique sur Canal +. Il a besoin de se rassurer ou je ne comprends plus rien? (…) Moi, je sais très bien ce qu’il va se passer. Je suis prêt et j’attends cette date avec impatience."

Doumbé fait reprendre des "Baki, t’es mort!" au public d’un gala de boxe pieds-poings à Tours? Baki sait prendre du recul. "Forcément, ça apporte une pression. Certaines personnes, avec la pression, le fait de devoir marcher vers la cage avec les gens qui crient 'T’es mort', ça peut les mettre dans une situation où au lieu de voir un adversaire en face de soi, ils voient un adversaire et 20.000 personnes contre soi. La meilleure chose, c’est de rester lucide. Moi, c’est ce que j’arrive bien à faire. Bien sûr, il y aura des gens qui crieront ‘Baki, t’es mort’, mais ça fait partie du truc (…) C’est le public, c’est normal. Mon adversaire, il n’y en a qu’un seul et il sera avec moi dans la cage."

Fidèle à son style, qu’il cultivait déjà à l’époque kickboxing, Doumbé a encore poussé le truc à l’approche du choc. Il a transformé une camionnette en ambulance pour Baki et compte si on a bien compris entrer avec dans l’enceinte avant le combat. Il est venu réserver une chambre pour son rival dans un hôpital parisien. Cédric a fait du Doumbé, quoi, mais pas de quoi déstabiliser Baki. "Un combat reste un combat. (…) On va se taper dessus et on va voir qui est le plus fort, c’est tout. Le jour du combat, il n’aura pas une armure parce qu’il est ancien champion du GLORY. Il aura deux mains et deux jambes, j’aurai deux mains et deux jambes." Mais la réalité le rattrapera-t-il? Même imperméable à la pression, impossible de savoir si elle ne peut pas lui exploser au visage le soir du combat dans un environnement inédit pour lui en termes de pression. La réponse à cette question sera peut-être décisive pour sa capacité à aller chercher la victoire face à celui à qui il rêve d’infliger sa première défaite en MMA.

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Le jeu prendra fin le vendredi 08 Mars à 12H.

Bonne chance à tous !

Article original publié sur RMC Sport