PFAS: publication d'une première vague d'analyses en région AURA

Le site du chimiste Arkema à Pierre-Bénite, près de Lyon, le 9 avril 2024 (JEFF PACHOUD)
Le site du chimiste Arkema à Pierre-Bénite, près de Lyon, le 9 avril 2024 (JEFF PACHOUD)

Les premiers résultats de la campagne de surveillance des rejets aqueux de PFAS ont permis de détecter la pollution sur une cinquantaine de sites industriels d'Auvergne-Rhône-Alpes, selon des relevés publiés jeudi par les autorités environnementales.

Ces premiers contrôles couvrent 135 des 600 sites ciblés dans la région dans le cadre d'un plan d'action national lancé en 2023.

"A ce stade, pour près de 40% de ces premiers sites ciblés, des PFAS ont été détectés dans les rejets dans les eaux, à des quantités néanmoins hétérogènes et très inférieures aux rejets qui sont encadrés et en cours de réduction pour la plateforme Arkema de Pierre-Bénite", relève la préfecture de région dans un communiqué.

Des résultats "sans surprise" pour les services de la Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (Dreal), qui n'ont pas relevé de situation d'alerte comparable à celle de Pierre-Bénite. Cette "photographie intermédiaire de la surveillance" sera complétée avant la fin de l'année.

Au niveau national, ce sont près de 5.000 sites (exploitants d'installations classées pour la protection de l'environnement, ou ICPE, relevant du régime de l'autorisation) qui sont visés car "potentiellement les plus concernés" par les rejets de PFAS, en particulier dans les domaines de la chimie, fabrication de textiles, traitement de déchets ou encore papèterie.

Vingt substances sont obligatoirement analysées.

En Auvergne-Rhône-Alpes, région pilote en matière de surveillance des PFAS, le site du chimiste Arkema à Oullins-Pierre-Bénite (Rhône), dans la "vallée de la chimie" au sud de Lyon, se distingue avec des niveaux bien supérieurs aux autres sites.

L'industriel, et son voisin Daikin, qui produisent des polymères fluorés et manipulent à ce titre des PFAS, sont sous surveillance depuis une série d'enquêtes journalistiques qui, en 2022, ont révélé l'ampleur de la contamination aux polluants éternels dans la zone.

En 2022, la préfecture avait enjoint à Arkema de cesser d'utiliser des PFAS d'ici fin 2024, avec un calendrier de réduction par étapes de ses rejets dans les eaux. L'industriel a depuis installé une station de filtration qui a fortement réduit ces émissions en avance sur les échéances prévues.

Au terme des analyses, pour les établissements concentrant les "flux" de PFAS, des actions seront prises au cas par cas, précisent les services de la Dreal: renforcement de la surveillance, identification de l'origine des PFAS trouvés, mesures de réduction ou de suppression...

Il n'existe pas, pour l'essentiel, de normes réglementaires dans les rejets industriels pour les PFAS, une famille qui compte des milliers de molécules présentes dans de nombreux objets de la vie courante (vêtements imperméables, cosmétiques, emballages...). En cas d'exposition sur une longue période, ces polluants dits éternels peuvent avoir des effets sur la fertilité et sur le développement du fœtus, augmenter les risques d'obésité ou favoriser certains cancers (prostate, reins et testicules), selon des études scientifiques.

mla/sof/LyS