"Je peux te tuer": le youtubeur "La Menace" condamné pour violences conjugales et menaces de mort

Maxime ALexandrov dit
Maxime ALexandrov dit

Son attitude lisse et ses déclarations polies devant le tribunal correctionnel de Bordeaux tranchent radicalement avec le ton employé dans ses vidéos sur sa chaîne Youtube. Maxime Alexandrov, alias "La Menace" sur la plateforme américaine, était jugé ce mercredi en comparution immédiate pour des violences sur son ex-compagne. Il a été condamné à un an de prison, dont six mois avec sursis.

Il y a quelques jours, l'ancienne petite-amie de Maxime Alexandrov, suivi par 425.000 abonnés sur Youtube, se présente dans un commissariat pour y dénoncer des violences et des menaces de mort à son encontre. Les faits, selon son récit, se sont déroulés la veille lorsque cette dernière, en couple avec le youtubeur depuis 2021, est contactée par une femme lui affirmant avoir eu une relation adultérine avec le jeune homme de 23 ans.

L'étudiante confronte alors Maxime Alexandrov tandis qu'ils circulent ensemble dans son véhicule. Une violente dispute éclate, des mots sont échangés, le jeune homme aurait joué devant elle avec un couteau à cran d'arrêt. Puis la tension redescend. Arrivés au domicile du jeune homme, la dispute reprend. Ce dernier, qui dispose d'un véritable arsenal chez lui, aurait alors exhibé un fusil d'assaut.

"Je te coupe la tête"

Aux policiers, la jeune femme, qui refusé de porter plainte, raconte alors une scène au cours de laquelle Maxime Alexandrov aurait tenté de l'étrangler. Elle révèle aussi des menaces régulières dont elle était victime et une relation toxique dont elle n'arrivait pas à se désengager.

"Si tu me quittes, je te coupe la tête, je peux te tuer et me tuer", "je vais te brûler et faire passer ça pour un accident", lui a lancé le youtubeur connu ses "pranks", des vidéos cachées en anglais, réputées pour être "hardcore", à base de provocation et d'agressivité.

À l'audience, Maxime Alexandrov, qui n'a pas souhaité que son procès soit renvoyé pour préparer sa défense, a reconnu en partie ces menaces, qui ont été enregistrées avec le téléphone portable de la victime. Des phrases prononcées lors d'une scène bien particulière, plaide-t-il, et qui ont, selon lui, été sorties de leur contexte. Sa défense met d'ailleurs en avant la teneur d'une relation dans laquelle les échanges verbaux violents sont réciproques, à base d'insultes et de menaces.

"On se parle très mal, on fonctionne uniquement sur les réseaux sociaux, on s’adonne à des jeux sexuels violents et consentis", a tenté Me Kalina Deniau, l'avocate de Maxime Alexandrov, citée par Sud Ouest, évoquant également une "question de génération".

Un an de prison

Maxime Alexandrov évoque aussi le contexte dans lequel interviennent ces accusations. Il assure que son ex-compagne, absente lors de l'audience et qui ne s'est pas constituée partie civile, a agi par vengeance après avoir appris son infidélité. "Elle s’est mise en colère, m’a dit qu’elle allait tout faire pour foutre ma vie en l’air. Voilà pourquoi, tous ces mensonges", assume-t-il devant le tribunal.

Relaxé fin février pour "violences" et "usurpation d'identité", le youtubeur écope cette fois-ci d'un an de prison, dont six mois avec sursis probatoire. Il est notamment soumis à plusieurs obligations comme celle de se soigner ou plusieurs interdictions ,comme celle d'entrer en contact avec sa victime. Concernant la partie ferme de sa peine, elle est aménageable et fera l'objet d'une nouvelle audience devant un juge d'application des peines.

Article original publié sur BFMTV.com