"On peut discuter avec Poutine": Sarkozy se défend après ses propos sur la guerre en Ukraine

"On peut discuter avec Poutine": Sarkozy se défend après ses propos sur la guerre en Ukraine

Nicolas Sarkozy n'en démord pas. "On peut discuter avec Poutine", a insisté l'ancien président de la République sur BFMTV ce mercredi, malgré la polémique déclenchée par ses déclarations dans Le Figaro à la mi-août. L'ex-patron de la droite avait plaidé pour la "diplomatie" avec la Russie tout en estimant que l'Ukraine devait "rester neutre", et ne rejoindre ni l'Otan, ni l'Union européenne.

"Il y a 500.000 morts dans cette guerre. Il y a un agresseur, la Russie, Poutine. Et une victime, l'Ukraine. Mais est-ce qu'on peut réfléchir à comment on s'en sort?", a interrogé Nicolas Sarkozy.

Ce dernier voit "deux solutions" pour "arrêter une guerre". La première: "l'anéantissement de l'autre". Or, "on ne va pas anéantir la deuxième puissance nucléaire du monde, ou alors le monde risque de verser dans une guerre totale", a mis en garde le sexagénaire. Et de mettre en avant la stratégie qu'il défend: "la discussion diplomatique".

"Muleta"

Nicolas Sarkozy a ensuite justifié son propos par son expérience de chef de l'État, déclarant ainsi: "On me dit Poutine a changé, on ne peut pas discuter avec lui. Ceux qui disent ça sont en général ceux qui ne l'ont jamais rencontré".

Nicolas Sarkozy reste ferme sur sa ligne et réitère également ses propos sur l'Ukraine qui doit "rester neutre".

"Quand vous agitez la muleta sous le nez du taureau, il ne faut pas s'étonner qu'il charge", a-t-il déclaré.

"On est dans un pays libre"

Une façon de signifier que l'intégration de l'Ukraine à l'UE ou l'Otan serait perçue comme une "provocation" par la Russie. Une position contraire à celle d'Emmanuel Macron, qui n'écarte plus la possibilité que Kiev adhère à ces deux institutions. Nicolas Sarkozy assume cette divergence.

L'ancien président a d'ailleurs répondu sèchement à Catherine Colonna. Invitée de BFMTV-RMC ce lundi, la ministre de l'Europe et des Affaires étrangères avait jugé qu'il "serait bon que les propos de l'ancien chef de l'Etat soient conformes aux principes que défend la France."

Réplique de Nicolas Sarkozy: "Madame Colonna n'a pas une grande expérience politique pour tout dire. Elle a été la secrétaire générale de Jacques Chirac qui était un grand proche de Poutine et qui était invité avec monsieur Berlusconi aux anniversaires de Poutine." Et de conclure: "On est dans un pays libre, on a le droit de donner son opinion".

Article original publié sur BFMTV.com

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