Petits réacteurs nucléaires : les start-up font assaut d'innovations

Sept jeunes pousses françaises ont déjà bénéficié du plan d'investissement gouvernemental France 2030 doté de 1 milliard d'euros. Tour d'horizon des futurs champions du marché émergent des petits réacteurs.

Cet article est extrait du dossier spécial "Mini-réacteurs nucléaires", disponible dans le mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°924, daté février 2024.

Contrairement aux gros réacteurs de plus de 1 gigawatt (GW), les petits réacteurs (SMR en anglais), dix à cent fois moins puissants, rendent le nucléaire accessible aux start-up et aux investisseurs privés. Partie en retard, la France met désormais les bouchées doubles. Ainsi, l'État a alloué 1 milliard d'euros au petit nucléaire dans le cadre du plan France 2030. La somme reste modeste en comparaison des sommes dépensées par les Américains, et la moitié est allouée à la filiale d'EDF Nuward.

Le reste relève donc du coup de pouce au démarrage… mais crucial pour établir une crédibilité et avoir accès au soutien technique clé du Commissariat à l'énergie atomique (CEA). Sept jeunes pousses en ont bénéficié, "et deux autres seront labellisés rapidement", indique Massimiliano Picciani, de la banque publique Bpifrance, pilote du plan. Mais la France a une longue expérience de l'atome : des chercheurs ressortent des cartons des projets issus de décennies de recherche, les équipes comptent des ingénieurs chevronnés.

Certaines jeunes pousses misent sur des technologies éprouvées, avec l'objectif d'aller au plus vite, d'autres travaillent sur des technologies de rupture, espérant ainsi mieux régler le problème des déchets nucléaires, et produire de l'énergie moins chère. Toutes affirment avoir un niveau de sûreté "par nature" grâce à leurs technologies et à leur petite taille. Mais toutes ne sont encore que des modélisations sur ordinateur, lancées dans la course aux levées de fonds, qui devront surmonter des obstacles techniques, juridiques, financiers et sociétaux.

"La certification par le régulateur sera une étape critique, expose Sébastien Israël, de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Les concepteurs devront démontrer la fiabilité et la sûreté de leurs réacteurs avant de recevoir l'autorisa[...]

Lire la suite sur sciencesetavenir.fr

A lire aussi