Petite baisse en vue à Wall Street dans un climat de prudence

LES BOURSES EUROPÉENNES EN HAUSSE À MI-SÉANCE

par Laetitia Volga

PARIS (Reuters) - Wall Street devrait ouvrir en légère baisse jeudi tandis que les Bourses européennes effacent leurs pertes à mi-séance à la faveur de publications d'entreprises globalement favorables.

La flambée des cas de COVID-19 à travers le monde et l'absence de réelle avancée dans les négociations sur un plan de relance américain renforcent toutefois la prudence des investisseurs. Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en repli d'environ 0,15% pour le Nasdaq, le Standard & Poor's 500 et le Dow Jones. À Paris, le CAC 40 prend 0,19% à 4.863,12 vers 11h30 GMT après avoir cédé jusqu'à 1,45% en séance.

À Francfort, le Dax est stable (+0,03%) et à Londres, le FTSE gagne 0,08%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300, l'EuroStoxx 50 de la zone euro et le Stoxx 600 sont quasiment inchangés après avoir reculé en séance à un plus bas depuis fin septembre. L'Espagne est devenu le premier pays européen à franchir le cap du million de cas d'infection, la région de Rome pourrait décréter un couvre-feu et la Belgique serait en passe de se reconfiner tandis qu'aux Etats-Unis, près des deux tiers des Etats dépassent désormais le seuil d'alerte de 100 nouveaux cas pour 100.000 habitants sur une semaine.

"Cet été, nous étions dans l'oeil du cyclone, je pense", a déclaré Piotr Matys chez Rabobank, comparant la baisse des cas de COVID-19 d'alors au moment d'accalmie temporaire au centre des cyclones.

"Certains gouvernements ont supposé que le pire était passé (...) mais maintenant l'ennemi invisible frappe encore plus fort et je m'inquiète de la fragile reprise économique."

Dans ce contexte, le moral des consommateurs en Allemagne, où pour la première fois plus de 10.000 nouveaux cas quotidiens ont été recensés, se dégrade à l'approche du mois de novembre.

La dernière sortie de Donald Trump plombe aussi le sentiment des investisseurs. Le président américain a accusé ses rivaux démocrates de faire preuve de mauvaise volonté dans les négociations sur le plan de relance budgétaire qui traînent en longueur.

Les investisseurs surveilleront avec attention les chiffres des inscriptions au chômage aux Etats-Unis (12h30 GMT), en attendant le dernier débat télévisé entre Donald Trump et Joe Biden avant le scrutin du 3 novembre.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Au-delà de l'actualité sanitaire et politique, la journée est animée par une nouvelle pluie de résultats et de chiffres d'affaires aussi bien à Wall Street qu'en Europe.

Dans les échanges avant l'ouverture des marchés américains, Tesla gagne 4,5% après avoir publié un nouveau bénéfice trimestriel et un chiffre d'affaires record.

Le groupe de télécommunications et de médias AT&T est indiqué en hausse de 2% et Coca-Cola de 1% après avoir fait état d'un chiffre d'affaires supérieur aux attentes.

VALEURS EN EUROPE

Parmi les plus fortes baisses du Stoxx 600, Dassault Systèmes cède 1,95% après des trimestriels inférieurs aux attentes et une révision à la baisse de ses prévisions.

Parmi les publications également sanctionnées figurent celles de Plastic Omnium (-5,65%).

A la hausse, Schneider Electric gagne 2,97% après avoir relevé ses prévisions et Pernod Ricard s'adjuge 2,94%, le groupe de vins et spiritueux espérant renouer avec la croissance des ventes au second semestre de son exercice décalé.

Fnac Darty prend 2,22% après avoir annoncé pour la première fois cette année une hausse de son chiffre d'affaires trimestriel.

En tête du Dax, Adidas gagne 3,32% après une information de l'hebdomadaire économique Manager Magazin selon laquelle l'équipementier sportif se prépare à vendre sa division Reebok.

IAG gagne pour sa part près de 3% malgré une perte de 1,3 milliard d'euros au troisième trimestre.

CHANGES

Sur le marché des changes, le dollar avance de 0,28% face à un panier de devises internationales alors que les chances de concrétisation d'un plan de relance américain avant le 3 novembre s'amenuisent.

De son côté, l'euro recule à 1,1821 dollar contre un pic de cinq semaines à 1,188 la veille, affecté par la propagation galopante du virus en Europe et par une enquête décevante sur le moral des consommateurs allemands.

TAUX

Les rendements obligataires de référence de la zone euro évoluent en dents de scie mais dans des marges étroites, à -0,587% pour le Bund allemand à dix ans, les nouvelles du jour, tant sanitaires qu'économiques, incitant à la prudence après le pic d'une semaine atteint la veille à -0,568%.

Le dix ans américain, lui, recule très légèrement à 0,8109% après être monté en séance mercredi à 0,8360%, son plus haut niveau depuis début juin.

PÉTROLE

Le marché pétrolier tente un rebond après un début de séance orienté à la baisse dans la continuité du recul marqué subi la veille à l'annonce d'une hausse des réserves d'essence aux Etats-Unis, venue souligner la dégradation de la demande.

Le Brent gagne 0,96% à 42,13 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,95% à 40,41 dollars. Ils avaient perdu respectivement 3,3% et 4% mercredi.

(édité par Patrick Vignal)