La petite île néerlandaise de Bonaire, seule face au changement climatique

Le territoire néerlandais étant en bonne partie situé sous le niveau de la mer, “cela fait des années que le pays se prépare aux conséquences du changement climatique, explique De Volkskrant. Submersion, élévation du niveau des mers, assèchement, salinisation [de l’eau douce] : tous les scénarios sont soigneusement étudiés.” Un bémol cependant :

“La partie caribéenne des Pays-Bas n’est jamais prise en compte.”

Outre son territoire européen, le royaume compte en effet trois territoires autonomes dans les Caraïbes (Aruba, Curaçao et Saint-Martin), ainsi que trois communes à statut spécial : Bonaire, Saba et Saint-Eustache. Les habitants de ces trois municipalités “sont des citoyens des Pays-Bas ; l’État un devoir de protection à leur endroit”, souligne le journal néerlandais. Or l’île de Bonaire, au large du Venezuela, se trouve être “la commune néerlandaise la plus vulnérable face au changement climatique”. D’après une étude de l’Université libre d’Amsterdam, “Bonaire risque de voir un cinquième de son territoire englouti par les eaux d’ici à la fin du siècle”.

Les territoires caribéens des Pays-Bas.. COURRIER INTERNATIONAL
Les territoires caribéens des Pays-Bas.. COURRIER INTERNATIONAL

C’est la raison pour laquelle huit habitants de Bonaire, aux côtés de l’ONG Greenpeace, ont assigné l’État néerlandais en justice, jeudi 11 janvier. Leur but est de contraindre La Haye à prendre des mesures d’adaptation pour cette commune qui abrite quelque 24 000 personnes. Ce n’est pas tout : comme l’indique De Volkskrant, les plaignants veulent aussi que les Pays-Bas parviennent à la neutralité carbone à l’horizon 2040 – dix ans plus tôt que prévu – “pour contribuer à réduire les risques qui pèsent sur Bonaire”.

Du côté du gouvernement – qui gère les affaires courantes en attendant la formation de la prochaine coalition –, on explique que si La Haye n’a pris des mesures que pour son territoire européen, c’est parce que “les communes européennes des Pays-Bas sont déjà confrontées à des ruptures de digues. Alors que, pour Bonaire, la menace se situe dans l’avenir et viendra d’une combinaison de facteurs – sécheresse, orages et élévation du niveau des mers.”

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