Personnes âgées vulnérables : comment reconnaître les signes d’une emprise
Les cas d’emprise sur des personnes âgées se multiplient. Marie-Christine Gély-Nargeot, professeure de neuropsychologie, livre ses conseils pour repérer les situations dangereuses.
Que ce soit sur un parent âgé ou un grand-parent qui perd la mémoire, il n'est pas toujours évident d'identifier des cas d'emprise ou d'abus de confiance. En 2017, sur la base de 52 études réalisées dans 28 pays, une analyse de l'Organisation mondiale de la santé a révélé qu'une personne âgée de plus de 60 ans sur six (15,7 %) avait été victime d'une forme de maltraitance au cours de l'année.
« Lors de l'avancée en âge, certaines personnes peuvent devenir particulièrement vulnérables. Si le processus de vieillissement est un phénomène naturel, la vulnérabilité qu'il induit trouve son explication dans les modifications physiologiques mais aussi sociétales qui lui sont imputables », explique Marie-Christine Gély-Nargeot, professeure de neuropsychologie adulte et personne âgée. Si la sphère physique est touchée (chute, accident vasculaire cérébral, etc.), c'est également le cas de la sphère cognitive avec l'apparition de troubles attentionnels qui entraînent un déclin des performances mnésiques.
Abus de faiblesse, emprise et maltraitance
« La sphère sociale et économique est également impactée, avec une tendance à l'isolement social. En effet, le sujet âgé est rejeté par la société, car il ne correspond plus aux valeurs sociétales de rendements, de productivité, d'état de pleine santé, etc. Cette construction politique et sociale de la vieillesse engendre la stigmatisation de nos aînés et conduit à leur exclusion sociale. La pauvreté et la précarité des personnes [...] Lire la suite
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