"Personne ne sait où en sera l'intelligence artificielle dans cinq ans"

Dans la bande dessinée Dream Machine, un patron de start-up spécialisée en modèles de langage se pose beaucoup de questions. Une histoire coécrite par le patron d'une vraie start-up en IA, Laurent Daudet. Interview.

De l'enthousiasme à la perplexité, voire la méfiance. C'est le parcours de Hugo, patron de la start-up en modèle de langages KLAI, sur le point de nouer un partenariat avec le géant du numérique REAL. Hugo est en fait le personnage principal fictif de la bande dessinée Dream Machine (Flammarion), coécrite par Laurent Daudet, vrai patron de la vraie start-up en modèle de langage LightOn, et le dessinateur indien Appupen.

Le récit n'hésite pas à plonger dans les détails techniques, toujours compréhensibles, bien amenés par des astuces scénaristiques ou graphiques. Dream Machine n'est pas vraiment autobiographique, et pourtant, tout est vrai. Interview avec Laurent Daudet.

"Moi-même je n’arrive pas à suivre tout ce qui se passe"

Sciences et Avenir : L’intelligence artificielle (IA), nous en savons quelque chose dans la presse, n’est pas un sujet facile à illustrer. Comment arrive-t-on à l’idée d’en faire une bande dessinée ?

Laurent Daudet : Tout est parti d’une rencontre fortuite avec le dessinateur indien Appupen, qui était en résidence d’artiste à Angoulême (où se tient chaque année le festival international de la bande dessinée, ndlr). Nous nous sommes croisés à un cocktail à Paris, où il semblait connaître aussi peu de gens que moi, et nous avons sympathisé. Il me montre ses dessins sur Instagram, je suis séduit par son style et je lui dis que je travaille dans l’intelligence artificielle. Or, lui habite Bangalore. C’est la ville indienne de l’informatique et il a plein de copains informaticiens.

De là, nous parlons de faire ensemble une BD sur le sujet. Nous avons d'abord pensé à un projet purement pédagogique. L’éditeur Flammarion a été aussitôt partant : il se lançait justement dans un concept de BD de vulgarisation scientifique (Le monde sans fin de Blain et Jancovici était dans les tuyaux). Sauf que pour eux, il fallait raconter quelque chose, avec une histoire, un scénario. Nous avons donc passé beaucoup de temps à réécrire.

L’histoire colle aux dernières év[...]

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