"Personne ne devrait vivre un calvaire comme le mien" : le lycéen qui s'est poignardé en classe à Toulouse témoigne

Le lycéen, qui a tenté de se suicider le 10 janvier en pleine salle de classe, affirme avoir été harcelé par plusieurs camarades.

Trois jours après sa tentative de suicide, l'adolescent, qui s'est poignardé en plein cours, dans un lycée de Toulouse, a expliqué qu'il était victime de harcèlement de la part de certains camarades. "J'ai voulu mourir pour punir ceux qui me font du mal", a-t-il expliqué à nos confrères de la Dépêche du Midi ce samedi 13 janvier.

Mercredi 10 janvier, peu avant 10 heures, le jeune homme de 18 ans avait tenté de se suicider en plein cours, au lycée Stéphane Hessel de Toulouse, devant ses camarades et son professeur. Alors que le cours avait commencé, il a sorti un couteau et s'est asséné un coup dans l'abdomen, selon des sources concordantes. Le lycéen, opéré en urgence, est sorti de l'hôpital depuis.

"Une simple brouille entre amis"

Selon le jeune homme, le harcèlement a débuté quand il s'est mis en couple avec une camarade: "nos amis ont commencé à nous diffamer", a-t-il raconté à nos confrères, évoquant des "petites rumeurs", puis des "insultes". "Nathalie a rapidement eu des crises d'angoisse, avant de développer une véritable phobie scolaire", a expliqué le jeune homme. À cette époque, sa petite amie fugue de chez elle et se réfugie chez lui.

"Une des harceleuses disait que je séquestrais et violais Nathalie. C'était hallucinant. Nous avons fini par déposer plainte au commissariat", a-t-il ajouté.

À la demande de sa famille, la plainte est classée sans suite: "les policiers me présentaient cela comme une simple brouille entre amis. Je ne voulais pas ruiner leur scolarité. Si j'avais su que c'était plus grave, j'aurais agi autrement", a témoigné sa mère de son côté.

"Je me suis senti très isolé"

La situation se dégrade à l'automne 2023, a poursuivi le jeune homme, au moment où l'état de santé de sa petite amie se dégrade. "À partir de cette date, j'ai été la cible de calomnie. Nos anciens amis racontaient des mensonges sur ma vie sexuelle et me menaçaient", a-t-il ajouté. Alors le lycéen décide d'agir.

Lors d'un cours d'histoire-géographie, il prend la parole devant toute sa classe, sur autorisation de sa professeure.

"J'ai expliqué ma situation en demandant à mes camarades de ne pas écouter tout ce qui se disait à mon sujet. Je n'ai pas donné le nom des harceleurs, mais j'ai voulu sensibiliser les gens", a-t-il détaillé.

Si son enseignante l'a soutenu dans sa démarche, la direction du lycée, elle, lui "a demandé de ne plus perturber la classe", a-t-il affirmé auprès de nos confrères. "Je me suis senti très isolé".

"Personne ne devrait vivre un calvaire comme le mien"

Le 9 janvier, la veille de son geste, des messages haineux sont publiés anonymement sur Instagram à son encontre, l'incitant à se suicider "pour que tout le monde puisse avoir le baccalauréat". Le jour du drame, le jeune homme envisage de se suicider dans les toilettes et rédige une lettre en cours pour expliquer son geste.

"Mon voisin a tout compris. J'ai paniqué et je me suis planté un couteau dans le ventre devant tout le monde", a-t-il relaté.

"J'ai voulu mourir pour punir ceux qui me font du mal. Je voulais que ma situation serve d'exemple. Personne ne devrait vivre un calvaire comme le mien", a-t-il justifié, affirmant que ce "geste malheureux" l'avait "libéré".

Article original publié sur BFMTV.com

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