Perpignan: bloqué chez lui depuis plus d'un an, un homme de 300 kg évacué par une grue

L'évacuation d'Alain Panabière, le 1er décembre 2020. - RAYMOND ROIG / AFP
L'évacuation d'Alain Panabière, le 1er décembre 2020. - RAYMOND ROIG / AFP

C'est une opération à haut risque qui s'est déroulée ce mardi à Perpignan. Un homme de 300 kilos a été évacué par les secours de sa maison insalubre dans laquelle il était bloqué depuis des années. La manoeuvre, engagée vers 08h00, s'est avérée très délicate car une évacuation classique par l'escalier était impossible, Alain Panabière vivant à même le sol et ne pouvant passer la porte de sa chambre.

Pour l'extraire de cette pièce, des travaux de consolidation ont dû être effectués dans la matinée. Une partie de la façade a dû être détruite au niveau du premier étage tandis qu'une équipe médicale était en intervention auprès de l'homme de 53 ans afin de surveiller son état de santé. Il a ensuite dû être déplacé horizontalement vers une nacelle suspendue à une grue de 60 mètres de haut qui l'a déposé au niveau de la rue, où une ambulance spécialisée l'attendait.

"Ca nécessite beaucoup de précautions car ce monsieur a une mobilité très réduite depuis de nombreux mois donc le fait simplement de le bouger peut avoir un impact sur sa santé", explique devant la presse présente sur place, le commandant du SDIS 66, Aurélien Paris.

50 personnes mobilisées pour l'évacuation

Plus de 50 personnes ont été mobilisées pour réaliser cette opération de plusieurs heures, parmi lesquelles 7 agents de la police municipale, 7 agents de la DDSP 66, 15 sapeurs-pompiers appuyés par une équipe médicale du CHU de Montpellier et une équipe SMUR 66 (Service mobile d'urgence et de réanimation) du centre hospitalier de Perpignan.

Alain Panabière doit désormais être conduit au CHU de Montpellier pour une "évaluation globale" de son état de santé, avant son transfert quelques semaines plus tard vers un centre de rééducation, selon le chef du service Endocrinologie-Diabétologie-Nutrition, Antoine Avignon.

"Quand on re-mobilise une personne immobilisée pendant deux à cinq ans, il y a un risque de décompensation circulatoire, de thrombose. C'est un système cardio-vasculaire longtemps au repos qui est réactivé", précise le médecin.

C'est son avocat, Me Jean Codognès, qui a adressé, fin octobre, une lettre au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin pour lui demander une intervention urgente. Alain Panabière vivait reclus chez lui depuis des années, et immobilisé au sol depuis plus d'un an "après s'être vraisemblablement cassé une jambe", selon son avocat. Il était alimenté par son frère mais son état de santé se dégradait rapidement.

Quelques jours après la plainte, son client et la Ligue nationale contre l'obésité ont porté plainte contre X pour "non-assistance à personne en danger" et "omission de porter secours à personne en péril".

Article original publié sur BFMTV.com