Les pensions alimentaires sont-elles trop élevées ?

La question des mères et des pères séparés ne doit pas faire oublier l'essentiel : l'intérêt de l'enfant.

Comme pour rétablir un équilibre, parce qu’on aurait trop parlé des mères qui élèvent seules leurs enfants, il a fallu que certains s’emparent de la question des pères séparés et du niveau des pensions alimentaires. En agrégeant le barème de référence des pensions alimentaires du ministère de la Justice, les hypothèses d’une étude australienne du début des années 2000 et un logiciel de simulation fiscale, France stratégie, dans son étude parue le 16 juin dernier, conclut qu’en règle générale, les pères séparés subissent une perte de niveau de vie supérieure à celle des mères et suggère de revoir les pensions à la baisse.

Cette étude a fait réagir d’autres experts, comme les sociologues du collectif Onze qui travaillent depuis 2008 sur le traitement judiciaire des séparations. Ils la contestent et soulignent qu’elle «ne repose en effet sur aucune enquête empirique, sur aucun recueil de données réelles».

Dans 85% des cas, le visage des familles monoparentales est celui d’une femme qui élève seule ses enfants dans des conditions difficiles. Selon une enquête IPSOS de fin 2012, plus d’une mère élevant seule ses enfants sur deux dit ne pas arriver à boucler son budget sans être à découvert. Ce ressenti ne fait que traduire une réalité : un peu plus d’une mère seule sur trois vit sous le seuil de pauvreté. Enfin, la pension alimentaire représente un cinquième du revenu des familles monoparentales les plus modestes. Or, dans notre pays, 40% des pensions alimentaires ne seraient pas acquittées intégralement ou partiellement.

Bien sûr, toutes les mères séparées ne sont pas en précarité sociale ou isolées. Pour autant, les familles monoparentales et les enfants qui y grandissent sont désormais une préoccupation majeure de la politique familiale.

Fausse volonté d'égalité

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