"Je pense vraiment qu'on va m'égorger": un boulanger enlevé et torturé dans l'Oise témoigne

"Je pense vraiment qu'on va m'égorger": un boulanger enlevé et torturé dans l'Oise témoigne

"Fermeture indéterminée pour cause de grave agression". Voici ce que l'on peut lire sur l'affiche scotchée sur la porte d'une boulangerie de Creil, dans l'Oise. Le gérant, Jérôme, âgé de 50 ans, a été violemment agressé dans la nuit de lundi à mardi.

Vers trois heures du matin, il est dans sa voiture, en route vers la boulangerie. "On me casse les vitres, on me sort du véhicule, on m'engouffre dans un autre véhicule et on part dans un petit bois", raconte-t-il au micro de BFMTV.

"Et là, c'est coups de marteau dans les articulations, sur la tête, le coude, les genoux, les chevilles... On menace de m'égorger, de me couper les doigts, on me met un couteau sous la gorge", détaille le boulanger.

"Je pense vraiment qu'on va m'égorger", ajoute-t-il.

Profond traumatisme

Ses agresseurs lui demandent de l'argent. Ils le ramènent à la boulangerie pour prendre le fonds de caisse et lui demandent son code de carte bancaire avant de l'abandonner en sous-vêtements dans un bois.

Jérôme souffre notamment d'une fracture à la cheville et de nombreuses ecchymoses. Pour ce père de deux jeunes enfants, cet acte laisse un traumatisme profond. "J'ai peur d'une portière qui claque ou d'une voiture qui fait demi-tour devant chez moi", raconte-t-il.

"Ma femme et les enfants ne veulent plus dormir à la maison", poursuit le quinquagénaire.

Une enquête ouverte

Selon lui, le magasin a déjà subi sept cambriolages et deux braquages à main armée. Interrogé par BFMTV, le maire PS de la ville reconnaît des problèmes de délinquance dans le quartier.

"On voit bien pourquoi il y a des tensions: les revendeurs de commerce illicite de tabac se mettent à proximité de son commerce et ils créent des attroupements et des incidents", explique Jean-Claude Villemain.

Pour l'heure, aucune interpellation liée à cette agression n'a eu lieu. Une enquête pour enlèvement, séquestration et extorsion avec armes a été ouverte par le Parquet de Senlis, qui a confirmé l'agression.

Article original publié sur BFMTV.com