Que pense Gabriel Attal d’Emmanuel Macron ? À Nice, cet enfant a posé la meilleure des questions
POLITIQUE - Règle numéro 1 d’une bonne entente au travail : ne pas publiquement dire de méchancetés sur son patron. Surtout s’il s’avère être président de la République. En déplacement à Nice ce lundi 22 avril pour faire le SAV de ses annonces sur la jeunesse, le Premier ministre Gabriel Attal s’est retrouvé entouré de jeunes aux avis plutôt tranchés.
« Vous en pensez quoi de Macron ? » demande un jeune garçon à Gabriel Attal, dans un échange capté par les caméras de BFMTV. Gabriel Attal botte en touche : « Moi je travaille avec lui donc… ». Le Premier ministre n’en dira pas plus. Mais son interlocuteur si : « Il est méchant », juge-t-il. L’échange devient inaudible alors que le Premier ministre lui demande d’étayer son avis.
"Il est méchant Macron": l'échange entre un adolescent et Gabriel Attal à propos du président de la République pic.twitter.com/LstqxnFOos
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Ce déplacement du chef du gouvernement intervient quatre jours après sa séquence à Viry-Châtillon (Essonne) consacrée à la lutte contre la violence chez les mineurs. Le Premier ministre a annoncé le lancement d’une grande concertation et plusieurs pistes à suivre, sur le plan judiciaire mais aussi éducatif.
Y figure notamment le placement en internat des élèves jugés « à la dérive », un point au cœur de la visite de ce lundi où Gabriel Attal a visité le lycée du Parc impérial de Nice, cadre d’une expérimentation d’internat éducatif pendant les vacances scolaires. La formule fait partie des pistes envisagées par Matignon. « À l’année, on va placer beaucoup plus de jeunes en internat pour éviter qu’ils dérivent, mais aussi pendant les vacances, des séjours de rupture comme celui-là, ça peut être une solution », a-t-il précisé.
« Ma mère m’a obligée »
Après une cérémonie d’accueil, le chef du gouvernement a participé à un échange avec des parents, des dirigeants politiques locaux et acteurs publics ou associatifs de l’expérimentation mais aussi des adolescents participant au stage, certains se montrant réticents.
« Moi je ne suis pas content du tout (d’être là) ma mère m’a obligée, elle m’a forcée », a témoigné un collégien de 3e, un discours souvent entendu dans la pièce. Mais pas de quoi perturber Gabriel Attal, qui y a vu une occasion de justifier sa proposition. « C’est rassurant. Si vous étiez trop contents d’être là, ce n’est peut-être pas utile pour vous », a-t-il répondu.
"Ma mère m'a forcé": face à Gabriel Attal, des jeunes manifestent leur réticence de venir à l'internat pic.twitter.com/SlN9a9uJ4w
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Selon le ministère de l’Éducation, en 2022-23 le taux d’occupation des internats aux collèges était de 65,9 % au collège, 79,1 % au lycée, et 77,5 % en lycée professionnel à la rentrée 2022-2023. Le Premier ministre y voit une « opportunité » pour un jeune de « retrouver un cadre » et de « conserver intactes ses chances de réussir ».
Mais cette vision hérisse le Snes-FSU, premier syndicat des collèges et lycées, qui avait dénoncé dès février « l’internat version Gabriel Attal : un outil au service de la lutte contre la délinquance ». « Pour nous, l’internat s’inscrit dans un projet éducatif (...). C’est avant tout un lieu de socialisation, de réussite scolaire, c’est un vecteur de promotion sociale », dit à l’AFP Olivier Raluy, secrétaire catégorie CPE du syndicat d’enseignants, à rebours de la vision du « lieu de redressement » érigé selon lui par le Premier ministre.
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