Le Pen loin en tête des intentions de vote des catégories populaires, Macron deuxième

La candidate du Rassemblement national à la présidentielle, Marine Le Pen, le 4 novembre 2021 à Mulhouse, dans l'est de la France - SEBASTIEN BOZON © 2019 AFP
La candidate du Rassemblement national à la présidentielle, Marine Le Pen, le 4 novembre 2021 à Mulhouse, dans l'est de la France - SEBASTIEN BOZON © 2019 AFP

La bataille de la présidentielle se joue aussi parmi l’électorat des "catégories populaires". Et le gagnant n’est pas forcément le plus évident. Dans le baromètre Ifop Fiducial pour Le Figaro et LCI paru ce lundi, 21% de cet électorat déclare avoir l’intention de voter pour le président sortant Emmanuel Macron, dans l’hypothèse où Xavier Bertrand est le candidat de la droite. Dans l’ensemble de l’électorat, il continue de dominer ses concurrents (25%).

"Depuis Mitterrand, Macron est le président sortant ayant le meilleur score chez les ouvriers", note Frédéric Dabi, le directeur opinion de l’Ifop, interrogé par Le Figaro.

Pour le moment, l’enjeu du pouvoir d’achat ne conduit pas à l’abstention parmi les plus fragiles.

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Marine Le Pen reste en tête parmi l'électorat "populaire"

Mieux vaut donc ne pas négliger cet électorat pour les candidats. "C’est peut-être la première présidentielle depuis 2007 où l’on observe un électorat populaire relativement disputé", relève Frédéric Dabi, dans Le Figaro. Marine Le Pen reste toutefois, à moins de six mois du premier tour, la candidate qui le séduit le plus, comme en 2012 et en 2017. Elle devance Emmanuel Macron en recueillant 28% des intentions de vote dans cette catégorie, dont 23% des employés et 33% des ouvriers.

Alors que le candidat putatif d’extrême droite Eric Zemmour se distinguait dans l’électorat traditionnel de la droite (cadres supérieurs, personnes âgées…), il poursuit désormais sa dynamique au sein de cet "électorat populaire", atteignant 17% de leurs intentions de vote. Mais il séduit avant tout les employés: seuls 9% des ouvriers seraient prêts à voter pour lui.

876450610001_6278708833001 "Presque un tiers de l’électorat Le Pen 2017 va chez Zemmour", pointe le directeur opinion de l’Ifop dans Le Figaro, un fait qu’il qualifie d’"impressionnant".

C’est aussi la première fois dans son baromètre que le polémiste d’extrême droite devance Marine Le Pen au premier tour (17% contre 16% pour la candidate du RN).

A droite comme à gauche, personne ne convainc

Du côté de la gauche, aucun candidat ne convainc cet électorat devenu prisé, ne parvenant pas dépasser la barre des 10%. L’écologiste Yannick Jadot est à 7%, Arnaud Montebourg à 4% et la socialiste Anne Hidalgo à 2%. Jean-Luc Mélenchon, est lui à 9%. Le tout s’inscrit sur un total d’intentions de vote historiquement bas, hors extrême gauche (25 à 26,5%). Un constat qui n'étonne ni n'inquiète le candidat de la France insoumise.

"Il y a toujours eu des gens de droite et d'extrême droite dans les milieux populaires, affirmait ce lundi Jean-Luc Mélenchon sur RTL. "Il n'y a que les gens qui réfléchissent de manière anti-sociologique et anti-scientifique qui croient que parce qu'on est dans un milieu populaire qu'on vote à la gauche ou à l'extrême-gauche."

Car la droite n'est pas non plus à la fête. Xavier Bertrand est celui qui convainc le plus avec un faible 6%. Michel Barnier se limitant à 2% et Valérie Pécresse à 3%.

A noter: les enseignements de cette enquête reflètent un état de l’opinion à l’instant de sa réalisation et non pas une prédiction.

Article original publié sur BFMTV.com