Le Pen estime qu'elle à "réussi à convaincre" Macron sur "la priorité nationale"

Pas sûr qu'Emmanuel Macron opine du chef. Marine Le Pen estime ce mardi sur France Inter qu'elle a réussi "convaincre le président de la République sur la nécessité de mettre en place" l'une des marottes historiques de l'extrême droite: "la priorité nationale", un concept qui consisterait à réserver aux Français l'accès aux aides sociales, à l'emploi ou au logement.

"C'est quand même une grande victoire idéologique", se gargarise la leader du Rassemblement national.

La raison de son enthousiasme: des déclarations du chef de l'État concernant le titre de séjour pour les métiers en tension. Comprise dans le projet de loi immigration cette mesure donne des maux de tête au gouvernement. L'aile gauche de la majorité la soutient ardemment, quand la droite, dont le soutien est espéré, la conteste vertement.

"Ça s'appelle la priorité nationale"

Cherchant à arrondir les angles, Emmanuel Macron a appelé ce dimanche à "faire en sorte que ce soit d'abord nos compatriotes", qui soient employés dans les filières des métiers en tension.

"On ne peut pas accepter un discours qui consisterait à dire: ce sont des gens qui sont étrangers en situation irrégulière qui vont occuper les métiers dans la restauration le BTP ou autre", a-t-il affirmé.

Tout en avançant que "quand vous avez des femmes et des hommes qui sont là pour travailler, qui travaillent bien, qui sont de fait intégrés, il ne faut pas les laisser dans la précarité administrative". Pas exactement la préférence nationale donc?

"Ah si", maintient Marine Le Pen. Lorsque le chef de l'État dit: "Il faut d'abord que l'on voit si les Français peuvent remplir ces emplois, ça s'appelle la priorité nationale", estime la triple candidate à la présidentielle.

Sur le fond, la cheffe des députés RN juge que la priorité est davantage au niveau des salaires. "Si on payait correctement dans ces secteurs, on aurait beaucoup plus de gens qui acceptent d’y travailler", affirme-t-elle. Reporté à de plusieurs reprises, le projet de loi immigration doit être débattu au Sénat à partir du 6 novembre.

Article original publié sur BFMTV.com