Comment le peintre David a escamoté les signes extérieurs de richesse du couple Lavoisier dans son célèbre tableau

Les récentes analyses scientifiques d’une œuvre du peintre David (1748-1825) bouleversent notre compréhension de ce portrait emblématique en révélant des modifications artistiques majeures.

"Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme"… Lavoisier, le père de la chimie moderne n’aurait pu mieux dire ! Dans l’étude d’une des plus célèbres réalisations du peintre Jacques-Louis David (1748-1825), le double Portrait d’Antoine-Laurent Lavoisier et Marie-Anne Lavoisier, exposé depuis 1977 au Metropolitan Museum of Art (MET) de New York (Etats-Unis), l’utilisation des nouvelles technologies a révélé un secret au coeur de l'oeuvre, attribuant soudain un regain d’intérêt pour cette toile représentant le couple de savants six ans avant qu'Antoine-Laurent Lavoisier ne soit guillotiné sous la Terreur en 1794.

Un article publié dans la revue Heritage science sous la direction du conservateur David Pullins affirme en effet que trois années d'analyses ont révélé des modifications importantes apportées par le chef de file du mouvement néoclassique français à la composition originale de son tableau monumental (259,7 x 194,6cm). Cette "première étude technique approfondie jamais réalisée sur un tableau de David", laisse en effet apparaitre le couple dans une toute autre posture et un décor beaucoup plus aristocratique.

Les transformations de l'oeuvre originale "Portrait d’Antoine-Laurent Lavoisier (1743-1794) et Marie-Anne Lavoisier (1758-1836)", par le peintre David (1748-1825), révélées par de récents examens. ©Metropolitan Musem of Art, New york.

Un riche couple aristocratique "consommateur de grand luxe"

Les analyses effectuées par les équipes de conservation et de recherche scientifique du MET ont été réalisées grâce notamment à la microscopie optique, utilisée initialement dans le cadre de l’élimination d’un vernis synthétique détérioré. Une approche analytique combinant de la spectrométrie de fluorescence des rayons X (MA-XRF), de la spectroscopie Raman associés à de la microscopie électronique à balayage et de la réflectographie infrarouge (IRR) ont ensuite permis de faire apparaitre certaines irrégularités et des couleurs sous-jacentes inattendues. A[...]

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