Peine de mort : les méthodes encore appliquées dans le monde

Une cinquantaine de pays pratiquent toujours la peine de mort.
Une cinquantaine de pays pratiquent toujours la peine de mort.

L’exécution d’Amber McLaughlin, la première femme transgenre à être condamnée à la peine de mort, est prévue ce 3 janvier outre-Atlantique. Le châtiment le plus "cruel, inhumain et dégradant qui soit", selon Amnesty International, revêt différentes formes selon le lieu où il est appliqué.

Les exécutions reprennent aux États-Unis ce 3 janvier. La première exécutée de l’année s’appelle Amber MacLaughlin, elle a 49 ans et elle est la première femme ouvertement transgenre condamnée à la peine de morts aux États-Unis. Avec 18 mises à mort en 2022, la peine capitale est en net recul aux États-Unis. Pour autant, un article du New York Times, relayé par Courrier International, souligne que "plus d’un tiers des tentatives d’exécution en 2022 ont été mal gérées" et "bâclées".

L’État de l’Alabama, par exemple, a adopté un moratoire sur les exécutions après deux ratés. Des problèmes au niveau de la pose d’une perfusion d’injection létale, ont interrompu les mises à mort. Mais plutôt que d’abandonner la peine capitale, l’État américain a préféré "l’innovation technique" avec le gaz létal, relaie le journal The Atlantic (en anglais).

Joe Biden, premier président en exercice à s’être prononcé contre la peine de mort, n’a pas pris de mesure pour interdire la pratique. Outre les États-Unis, les exécutions sont encore pratiquées dans 55 pays et six méthodes subsistent dans le monde. Tour d’horizon.

L’injection létale

Utilisée pour la première fois en 1982 aux États-Unis, la méthode repose sur l’injection d’un ou plusieurs produits. Un sédatif d’abord, un agent paralysant ensuite et enfin d’une substance qui cause un arrêt cardiaque. L’injection létale est actuellement pratiquée dans 28 États américains et dans plusieurs autres pays comme la Chine, Taïwan, la Thaïlande et le Vietnam.

La chaise électrique

L’électrocution, utilisée comme alternative à l’injection létale, est pratiquée exclusivement aux États-Unis. Le condamné est sanglé sur une chaise en bois et des électrodes sont placées sur son crâne et ses chevilles. Amnesty international note que la Cour suprême du Nebraska a interdit cette technique en 2008 la jugeant "contraire à la dignité humaine et donc anticonstitutionnelle".

L'arme à feu

En plus de l’injection létale et de la chaise électrique, certains États américains proposent aux condamnés à mort d’être fusillés sur un peloton d’exécution. Ici, l’objectif est d’endommager un organe vital pour provoquer la mort. L’exécution par arme à feu est également pratiquée en Chine, au Nigéria, en Somalie ou au Bélarus.

La lapidation

Cette méthode d’exécution archaïque est appliquée en Afghanistan, en Iran et au Soudan notamment. Elle consiste à jeter des pierres sur le condamné jusqu’à sa mort. Le processus, souvent réalisé sur la place publique, est lent et douloureux. Courrier International racontait par exemple l’histoire de Maryam Alsyed Tiyrab, une Soudanaise de 20 ans, condamnée à la peine de mort par lapidation pour adultère dans son pays. La dernière peine de ce type remontait à 2013.

La pendaison

La peine de mort par pendaison peut être prononcée en Iran, au Japon, en Irak ou encore en Égypte. Le condamné est amené sur une trappe, corde au cou. Il meurt lorsque la trappe s’ouvre provoquant l’écartement de ses vertèbres cervicales et la déchirure de sa moelle épinière. Le condamné peut aussi être soulevé et décédé par asphyxie.

Amnesty International qualifie la peine de mort de châtiment le "plus cruel, inhumain et dégradant qui soit", en plus d’être discriminatoire. Les plus pauvres et les personnes issues des minorités sont en effet le plus souvent concernées par ce type de peine.

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