Covid-19 : la plupart des pays pauvres n’atteindront pas la vaccination de masse avant 2024
La plupart de pays pauvres de la planète n’atteindront pas la vaccination de masse de contre le Covid-19 avant 2024 et certains pourraient même ne jamais y parvenir.
C’est une étude qui montre les disparités entre les pays. Alors que les pays les plus développés vaccinent actuellement en masse leur population, certains prévoyant même de vacciner l’ensemble de leur population d’ici la fin de l’année, d’autres n’ont toujours pas reçu la moindre dose de vaccin contre le Covid-19.
Selon cette analyse de l’Economist Intelligence Unit (EIU), les pays comme ceux de l’UE, les États-Unis ou encore le Royaume-Uni seront suivis de près par d’autres pays développés au cours de l’année 2022 en termes de vaccination, mais 84 pays parmi les plus pauvres du monde ne recevront pas suffisamment de doses pour y parvenir avant 2024.
Vidéo : L'OMS met en garde contre le "nationalisme vaccinal"
Des inégalités qui vont accentuer la fracture entre les pays les plus riches et les plus pauvres pendant la première moitié de cette décennie, a déclaré au Guardian Agathe Demarais, auteure de l’étude.
Le chemin est encore très long
Si les différentes annonces sur l’efficacité du vaccin ont donné beaucoup d’espoir dans le monde pour mettre fin à la pandémie, le rapport publié ce mercredi indique que dans la plupart des pays du monde, le chemin pour atteindre le fin de la pandémie est encore long et durera encore plusieurs années. Alors que le pays développés connaissent de nombreuses difficultés pour vacciner leur population, la tâche s’annonce plus difficile pour les pays les plus pauvres pour de nombreuses raisons.
Simon Baptist, économiste en chef de l’EIU a publié sur Twitter une frise chronologique avec les estimations de vaccination dans les pays d’Asie. Le graphique montre qu’une vaccination généralisée (couvrant plus de 60% de la population) est attendue d’ici fin 2022 en Chine ou en Inde, fin 2024 pour le Pakistan et pas avant 2025 pour des pays comme le Sri Lanka, l’Afghanistan ou encore la Corée du Nord.
Production, livraison, conservation, précarité des infrastructures sanitaires trop peu nombreuses, manque de personnel... le combat s’annonce long et surtout très difficile dans les prochaines années dans de trop nombreuses régions du monde. À toutes ces difficultés vient s’ajouter la réticence de certaines populations face au vaccin.
L’OMS dénonce un “nationalisme vaccinal”
Le rapport de l’EIU est également sceptique concernant les ambitions du programme Covax, qui est censé être capable d’offrir la vaccination pour 27% des populations des 92 pays membres du programme. “Il y a beaucoup d’espoir pour que ces objectifs soient atteints mais on peut s’apercevoir qu’il y a déjà des retards de production et de livraison dans les pays plus riches, donc on peut s’attendre à un certain retard dans les pays pauvres”, concède Agathe Demarais.
La semaine dernière, Tedros Adhanom Ghebreyesus le directeur général de l’OMS, a déclaré que le monde ferait face à un “échec moral catastrophique” dans la distribution inégale des vaccins. “Le prix de cet échec sera payé par les vies et les moyens de subsistance dans les pays les plus pauvres du monde”, a affirmé le patron éthiopien de l’OMS en fustigeant l’attitude égoïste des pays riches et des fabricants de vaccins. Ce lundi, lors de son point hebdomadaire Tedros Adhanom Ghebreyesus a de nouveau alerté sur la situation en dénonçant la “nationalisme vaccinal” avant d’ajouter “chaque jour qui passe, le fossé se creuse entre les nantis et les démunis.”
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