Aux Pays-Bas, un nouveau Parlement peu favorable aux étudiants étrangers

La victoire inattendue du Parti pour la liberté (PVV), le parti d’extrême droite de Geert Wilders, aux élections législatives néerlandaises pourrait annoncer des temps difficiles pour les universités du pays. “Les responsables de l’enseignement supérieur craignent qu’un gouvernement dirigé par M. Wilders, qui tente actuellement de former une coalition, puisse imposer des restrictions sévères sur les cursus en anglais et les inscriptions d’étudiants internationaux, qui étaient déjà auparavant des sujets controversés aux Pays-Bas”, écrit Times Higher Education.

“Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de raisons d’être optimiste pour nos universités”, explique Barend van der Meulen, directeur du Centre d’études politiques de l’enseignement supérieur à l’université de Twente, considérée comme une des meilleures du pays. Quelle que soit l’issue des négociations en cours, les 37 députés élus du PVV, auxquels il faut ajouter les 20 parlementaires du Nouveau Contrat social (NSC), le parti de Pieter Omtzigt qui veut plafonner le nombre d’étudiants étrangers dans le pays et restaurer le néerlandais en tant que langue de l’enseignement supérieur, pèseront désormais sur le financement des universités.

“Pour les partis qui ont fait campagne contre l’immigration, limiter le nombre d’étudiants internationaux est un moyen très simple d’appliquer leur programme”, constate Marcel Hanegraaff, professeur de sciences politiques à l’université d’Amsterdam, qui précise que dans la faculté où il enseigne 70 % des étudiants et plus de 50 % des professeurs ne parlent pas le néerlandais. “Beaucoup de mes collègues s’inquiètent déjà et se demandent s’ils ont un avenir dans le pays.”

“Les étudiants ont peur que les universités deviennent moins inclusives, qu’un frein soit mis à l’innovation et que les étudiants internationaux soient soumis à une surveillance plus stricte, confirme Elisa Weehuizen, présidente de l’Union nationale des étudiants (LSVb).

Pour l’année 2022-2023, les étudiants étrangers ont représenté 15 % des inscriptions dans l’enseignement supérieur néerlandais. Plus tôt cette année, un projet de loi soutenu par le ministre de l’Éducation Robbert Dijkgraaf avait déjà pour objectif de limiter le nombre d’étudiants internationaux et d’imposer le néerlandais comme la langue d’enseignement officielle, au moins au niveau de la licence.

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