Pays-Bas: une femme de 28 ans demande l'euthanasie en raison de ses troubles psychiatriques

Zoraya ter Beek a déclaré au média américain The Free Press avoir entamé des démarches afin de faire l'objet d'une euthanasie aux Pays-Bas. Elle dit n'avoir aucune solution face aux troubles psychiatriques dont elle souffre.

Zoraya ter Beek, 28 ans, doit être euthanasiée en mai, selon son témoignage recueilli par le média américain The Free Press. "J'ai toujours été très claire: si ça ne s'améliore pas, je ne peux plus vivre", a-t-elle affirmé au média.

Cette jeune Néerlandaise "dit avoir été entravée par sa dépression, son autisme et son trouble de la personnalité borderline", d'après The Free Press. Elle affirme n'avoir aucune solution face à son mal-être et souhaiter faire l'objet d'une euthanasie en mai, une demande qui a été approuvée, selon ses déclarations.

8.720 euthanasies en 2022

Aux Pays-Bas, un médecin peut pratiquer une euthanasie sur une personne si celle-ci en a formulé la demande librement, de façon mûrement réfléchie et constante, si ses souffrances étaient sans perspectives d'amélioration et insupportables et si elle a été informée de sa situation et de ses perspectives. Le médecin doit avoir la conviction qu'aucune autre solution n'était envisageable et avoir consulté au moins un autre médecin indépendant qui a examiné le patient. L'euthanasie fait ensuite l'objet d'un rapport examiné par une commission qui vérifie qu'elle s'est déroulée dans les conditions fixées par la loi.

"J'ai un peu peur de la mort, parce que c'est l'inconnu ultime", estime Zoraya ter Beek. "Nous ne savons pas vraiment ce qui nous attend - ou n'y a-t-il rien? - C'est ce qui est le plus effrayant".

En 2022, 8.720 euthanasies ont été signalées aux Pays-Bas, représentant 5,1% du nombre total de décès dans le pays, deux chiffres en hausse depuis plusieurs années, selon le rapport annuel des commissions régionales chargées de contrôler les euthanasies. Pour 115 de ces signalements d’euthanasie, les souffrances du patient étaient causées par un ou plusieurs troubles psychiatriques.

Un projet de loi en France

En France, un projet de loi sur la fin de vie doit être examiné par le Parlement à partir du 27 mai. Ce texte "relatif à l'accompagnement des malades et de la fin de vie" détaille les cinq conditions à remplir simultanément pour "accéder à l'aide à mourir", selon sa version transmise au Conseil d'État en mars. Elles sont pour l'instant plus strictes que celles fixées aux Pays-Bas.

Une personne devra "être âgée d'au moins 18 ans"; "être de nationalité française ou résider de façon stable et régulière en France"; "être en capacité de manifester sa volonté de façon libre et éclairée"; "être atteinte d'une affection grave et incurable engageant son pronostic vital à court ou moyen terme"; enfin "présenter une souffrance physique ou psychologique réfractaire ou insupportable liée à cette affection".

Selon la rédaction retenue par l'exécutif, "l'aide à mourir consiste en l'administration d'une substance létale, effectuée par la personne elle-même ou, lorsque celle-ci n'est pas en mesure physiquement d'y procéder, par un médecin, un infirmier ou une personne volontaire qu'elle désigne".

Article original publié sur BFMTV.com

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