Aux Pays-Bas, des étudiants étrangers de moins en moins les bienvenus

Le vent a tourné aux Pays-Bas pour les étudiants internationaux. Longtemps courtisés par les universités – au point de représenter 25 % des inscrits –, ils sont à présent accusés de tous les maux. “Le nombre croissant d’étrangers dans l’enseignement supérieur est devenu un sujet de controverse”, constate De Volkskrant.

Une situation souvent mal vécue par les intéressés. C’est ce qui ressort de l’enquête menée par l’hebdomadaire auprès de plus de 350 étudiants venus d’un peu tous les pays du monde, de l’Allemagne au Mexique en passant par le Pérou ou la Zambie.

La plupart disent avoir été attirés par la réputation du pays en matière de qualité de vie et pour l’excellence des formations dispensées – même si étudier aux Pays-Bas coûte plus cher qu’ailleurs en Europe (en Allemagne ou en France, par exemple). “Aujourd’hui, beaucoup s’inquiètent de la façon dont on parle d’eux dans les milieux politiques, mais aussi dans le reste de la société.”

Inscrite à l’Université d’Amsterdam (UvA), une étudiante polonaise confie :

“Je ne me sens pas bien accueillie par les Néerlandais. Ils tentent de nous mettre sur le dos les problèmes de logement et de sécurité sociale.”

Les élections législatives de novembre dernier, qui ont vu le PVV (Parti pour la liberté) de Geert Wilders remporter 37 sièges sur les 150 que compte la Chambre des représentants, ont marqué un tournant. “La plupart des gens sont amicaux. Mais après les élections, j’ai remarqué un changement d’attitude envers les étrangers”, rapporte la Chilienne Constanza Lobos, étudiante à l’Université Radboud, à Nimègue.

L’effet de la crise du logement

Alexandra McArdle, une ressortissante britannique née à Hong Kong qui étudie le droit à l’Université de Groningen, témoigne :

“J’ai croisé des Néerlandais qui m’ont dit : ‘Tout est devenu plus cher à cause de gens comme toi.’”

La crise du logement, qui figure au premier rang des préoccupations des Néerlandais, y est pour beaucoup. Selon un étudiant britannique, les universités, lorsqu’elles recrutent des étudiants étrangers, ne prennent pas assez en compte de la pénurie de logements. “C’est évidemment frustrant pour les gens d’ici qui cherchent eux aussi à se loger.”

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