Payer les femmes pour qu’elles fassent davantage d’enfants n’est pas une bonne idée

Donald Trump l’a promis : s’il est élu à la Maison-Blanche en novembre prochain, chaque famille américaine qui accueillera un nouveau bébé se verra octroyer une aide financière substantielle. En Corée du Sud, le gouvernement évoque une prime à la naissance d’un montant équivalent à 64 500 euros. En France aussi, il est question de “réarmement démographique”.

“Tous les pays riches, à l’exception d’Israël, ont des taux de fécondité inférieurs au taux de remplacement sans immigration de 2,1 enfants par femme. Au cours des dix dernières années, le déclin du taux de fécondité a été plus rapide que ce qu’avaient prévu les démographes”, rappelle The Economist, qui consacre la une de son édition du 25 mai à ce sujet.

D’où le retour, un peu partout dans le monde, des politiques natalistes. Mais “payer les femmes pour qu’elles aient des enfants ne marchera pas”, avertit en une le magazine britannique.

Les gouvernements ont tort de penser qu’il est en leur pouvoir d’augmenter les taux de fécondité, explique The Economist. D’une part, parce que ces politiques “reposent sur un diagnostic erroné porté sur les causes du déclin démographique”. D’autre part, parce qu’elles coûtent beaucoup trop cher.

Une décision personnelle

Contrairement à une idée reçue, la baisse du taux de fécondité dans les pays riches n’est pas due au fait que les femmes se sont mis à travailler.

“Pour l’essentiel, elle est due à l’effondrement du nombre des naissances chez les femmes de moins de 19 ans issues de milieux modestes.”

Elles font des enfants plus tard dans la vie (y compris celles qui ne vont pas à l’université) et par conséquent, elles en font moins.

Encourager ces jeunes femmes, par des incitations financières, à faire des enfants plus tôt ruinerait des décennies d’efforts “visant à freiner les grossesses non désirées chez les adolescentes et à encourager les femmes à étudier et à travailler”. Ces politiques sont socialement rétrogrades.

Elles sont en outre inefficaces, souligne l’hebdomadaire. “La Suède offre un programme de garde d’enfants extraordinairement généreux, mais son indice synthétique de fécondité [qui rapporte le nombre de naissances annuelles d’une génération donnée à l’effectif de cette génération] n’est que de 1,7.”

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