« Pauvres Créatures » de Yorgos Lanthimos : la critique du Lion d'or de la Mostra de Venise 2023

Savant fou, Godwin Baxter est loin de faire l’unanimité dans la communauté scientifique Londonienne. D’autant que personne ne sait qu’il a récupéré le corps d’une femme enceinte qui venait de se suicider en sautant d’un pont. Et qu’il a transplanté le cerveau de l’enfant à naître dans le cadavre de cette dernière, avant de la ressusciter. Vous suivez ? Voilà donc Bella Baxter, jeune femme plantureuse qui se comporte comme un bébé de quelques mois. Son langage comme sa motricité ne sont pas encore développés, mais Godwin surveille ça comme le lait sur le feu en faisant appel à un assistant, s’improvisant précepteur. Jusqu’au jour où Bella va vouloir voir le monde. Puis tomber amoureuse et enfin voler de ses propres ailes….

Pour son premier film depuis l’immense succès de « La Favorite » Yorgos Lanthimos a vu grand. Spectaculaire même. Visuellement stupéfiant « Poor Things » démarre en noir & blanc, bascule en couleurs quand les personnages embarquent pour un voyage au long cours et se laisse admire à chaque plan. Les décors lorgnent vers l’univers de Tim Burton ou de Disney quand les acteurs (Emma Stone qui retrouve Lanthimos pour la seconde fois, William Dafoe, Mark Ruffalo) laissent toute pudeur au placard.

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Seulement voilà : si le cinéaste se fait plaisir, il déroule une histoire farfelue, parfois vulgaire, pied de nez à la bien-pensance post #metoo. Quand Bella Baxter...


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