Paul Ryan, élu à la tête de la Chambre, promet de la "réparer"

La Chambre des représentants du Congrès américain a élu le républicain Paul Ryan (à droite), âgé de 45 ans, à sa présidence, en remplacement de John Boehner, contraint de démissionner à la suite d'une révolte de son camp. /Photo prise le 29 octobre 2015/REUTERS/Gary Cameron

WASHINGTON (Reuters) - Paul Ryan, élu jeudi à la présidence de la Chambre des représentants américaine, a promis d'aplanir les différences au sein du camp républicain et de réparer une Chambre "cassée" en rendant une partie du pouvoir législatif aux commissions et aux élus de base. Le représentant du Wisconsin a obtenu 236 voix sur les 247 que compte le groupe républicain à la Chambre, seule une petite partie des élus du "Grand Old Party" ayant refusé de le soutenir. Il succède à John Boehner, contraint de démissionner à la suite d'une révolte de son camp. Dans un discours prononcé après le scrutin, Paul Ryan a déclaré que les dissensions entre républicains au sein de la majorité avaient été contre-productives et qu'elles avaient contribué au blocage législatif à Washington. "Nous ne résolvons pas les problèmes, nous les augmentons, et désigner des responsables ne m'intéresse pas", a-t-il dit. "Nous ne réglons pas des comptes, nous faisons table rase", a-t-il ajouté sous les applaudissements des représentants. Paul Ryan a promis que la Chambre allait s'attaquer à des dossiers difficiles, comme la réduction du déficit budgétaire ou la réforme de la fiscalité, avec pour objectif de favoriser l'augmentation des revenus des Américains. Il a précisé avoir l'intention de rendre aux commissions et aux élus de base la responsabilité de la rédaction des textes législatifs, expliquant: "Si vous connaissez le dossier, c'est à vous d'écrire la loi". John Boehner était critiqué notamment par les républicains les plus conservateurs pour sa tendance à garder la haute main sur la rédaction des projets de loi importants, souvent pour mener en coulisse des négociations avec les démocrates. Face à Paul Ryan, Daniel Webster, représentant de l'Etat de Floride, a obtenu neuf voix, notamment celles d'élus du "Freedom Caucus", un mouvement de l'aile droite du Parti républicain. L'ancien secrétaire d'Etat Colin Powell a obtenu une voix, tout comme Jim Cooper, élu du Tennessee, et John Lewis, représentant de Georgie. En tant que 54e "speaker" de la Chambre, Paul Ryan aura pour première priorité d'éviter un "shutdown", une fermeture des administrations fédérales, le 11 décembre, si aucun compromis n'est conclu d'ici là sur le budget. (David Lawder et Susan Cornwell, avec Richard Cowan; Danielle Rouquié et Marc Angrand pour le service français)