Ces patrons qui espionnent les salariés en télétravail

Les employeurs voient souvent d’un mauvais œil le télétravail et sont nombreux à utiliser des logiciels espions pour mettre la pression sur leurs salariés. À Londres, “The Times” s’est penché sur ce phénomène.

Depuis la pandémie, le télétravail, à temps complet ou partiel, s’est imposé comme une norme, en particulier pour les cadres. Mais les employeurs ne voient pas toujours cette évolution d’un très bon œil et tentent de garder le contrôle sur leurs salariés quand ils ne sont pas au bureau. Pour y parvenir, ils ont recours à des logiciels espions, explique The Times, qui y voit à la fois un outil de surveillance et “un moyen d’inciter les membres du personnel réticents à revenir sur leur lieu de travail”. “Les patrons à tous les niveaux, de Jamie Dimon chez JPMorgan à Andy Jassy chez Amazon, en ont fini avec le travail à distance et font tout ce qu’ils peuvent pour ramener les gens dans leurs bureaux.” Notamment les harceler en surveillant leurs moindres faits et gestes.

Outre le fait de pointer ou de contrôler via un logiciel les comptes actifs, en veille et inactifs, il existe pléthore d’outils. Le quotidien de Londres cite par exemple Teramind, un logiciel qui permet aux employeurs de “lire les courriels de leurs employés, de regarder leur écran en direct, de consulter leur activité passée, de savoir sur quels sites web ils se trouvent, de suivre leurs publications sur les réseaux sociaux et de savoir depuis combien de temps ils travaillent”. Tout cela s’accompagne de demandes d’explications et de remontrances si le salarié n’est pas jugé assez actif et productif.

Des mises en garde officielles

Le Bureau du commissaire à l’information a récemment averti des effets délétères de ces pratiques sur le plan des libertés, du respect de la vie privée et de la santé mentale. “Pourtant, ce type de logiciel est déjà utilisé au Royaume-Uni, et il est légal si les employeurs informent leurs employés de ce qui se passe et des raisons de cette situation”, précise le Times.

Pour certains salariés, cette surveillance constitue néanmoins “une ligne rouge”. Une jeune femme, qui en a fait les frais et qui a raconté, de façon anonyme, son expérience au quotidien, se souvient que “cela a créé l’environnement de travail le plus toxique et le plus hostile qu’[elle n’ait] jamais rencontré”.

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