Patrimoine des ministres : qui veut gagner des millions ?

La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique est chargée d’éplucher le patrimoine des responsables politiques.  - Credit:Tom Nicholson/Shutterstock/SIPA / SIPA / Tom Nicholson//SIPA
La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique est chargée d’éplucher le patrimoine des responsables politiques. - Credit:Tom Nicholson/Shutterstock/SIPA / SIPA / Tom Nicholson//SIPA

De la transparence au voyeurisme, il n'y a qu'un petit pas. Il y a dix ans naissait la HATVP, sigle barbare pour désigner la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique chargée d'éplucher le patrimoine des responsables politiques et de traquer les brebis galeuses pour éviter un remake de l'affaire Jérôme Cahuzac : en 2013, l'ancien ministre du Budget, qui était chargé de faire la chasse aux fraudeurs, avait menti « les yeux dans les yeux » aux Français en dissimulant ses comptes en Suisse et à Singapour. Depuis cette date, tous les élus sont tenus de remettre à cette implacable autorité administrative la liste complète de leurs revenus et biens immobiliers et mobiliers. Un vrai pensum qui exaspère les élus – « Ce n'est plus de la transparence, c'est de l'inquisition », peste l'un ; « Ils nous font chier ! » enrage carrément un haut responsable parlementaire – mais tous reconnaissent que c'est un vrai progrès dans la lutte contre la corruption.

Pour autant, fallait-il aller si loin et la loi du 11 octobre 2013 sur la transparence de la vie publique, votée sous le quinquennat de François Hollande, n'est-elle pas perfectible ? Fallait-il en particulier rendre publique l'intégralité du patrimoine des ministres, librement accessible sur le site de la HATVP dans les mois qui suivent leur nomination, au risque d'attiser une curiosité malsaine ? Que les instances de contrôle en soient destinataires, c'est impératif, mais était-il foncièrement utile, d'un [...] Lire la suite