Patrick Hernandez, auteur du titre “Born to be alive” : “Personne ne voulait de ce titre, personne ne voulait de moi et de mon nom”

Star de la chanson des années 80, Patrick Hernandez est l’auteur du fameux “Born to be alive”, un titre qui l’a propulsé au rang de star internationale de la musique disco. Âgé aujourd’hui de 75 ans et membre à part entière de la tournée "Stars 80 - encore !", le chanteur a accepté pour Yahoo de retracer son parcours, revenant notamment sur la genèse de ce morceau… inoubliable.

“Born… born to be alive”, c’est un indémodable. Écrite par Patrick Fernandez, cette chanson des années 80, dont les paroles vous font probablement écho, a rencontré un succès planétaire, au point de rythmer toutes les soirées disco à travers le monde depuis des décennies. Pour Yahoo, l’artiste de 75 ans a accepté de retracer son parcours, revenant notamment sur la genèse de ce tube.

Pour lui, tout commence en 1973, année où il écrit cette musique. “Le texte, c’était en réaction aux gens qui m’entouraient et qui vivaient toutes les choses de la vie à moitié, que ce soit en amour, dans leur business ou dans leurs relations amicales”, confie-t-il tout en expliquant avoir eu envie de leur transmettre son énergie et de leur faire passer un message. “Nous sommes nés pour être vivants, pour bouger et pour faire les choses pleinement. Pour moi, c’est un message de positivité, une façon de secouer les gens”.

Une première version de son titre est enregistrée en 1975. À cette époque, Patrick Hernandez officie dans un groupe, Paris Palace Hôtel. Mais à son grand désarroi, c’est le flop, il doit se rendre à l’évidence. Cette chanson n’est pas un tube et reste donc dans les tiroirs. Ce n’est que plus tard, lorsqu’il se lance en solo, qu’elle fera une véritable percée dans le monde de la musique.

Le producteur qui produisait son ancien groupe le recontacte en 1978 pour lui proposer une chanson intitulée “Making love”. Il accepte et le rejoint donc en Belgique pour l’enregistrer. Et un soir, au coin du feu, l’impensable se produit. Il lui demande de lui rejouer quelques titres du groupe qu’il avait produit auparavant. Et notamment “Born to be alive”. “Ça a déclenché chez lui une idée un peu folle”, explique-t-il tout en se remémorant de ses souhaits. “Il voulait garder la mélodie et l’harmonie et lui mettre un costume qui était, à l’époque, improbable pour moi car le disco était loin de mes amours”.

“Personne n'en voulait. On s’est fait jeter pendant six mois”

Il lui contraint de garder cette trame tout en lui laissant carte blanche pour les arrangements d’à côté. Le chanteur accepte et lors de l’écoute finale, c’est la révélation. “Pour lui, nous venions de pondre une bombe atomique”, se rappelle-t-il. Le titre est alors enregistré mais a dû mal à prendre du côté des maisons de disques. “Personne ne voulait de ce titre, personne ne voulait de moi, personne ne voulait de mon nom. Et on s'est fait jeter pendant six mois”. Mais sur les conseils d’un ami italien, il part à la rencontre d’un homme à Milan, prénommé Giannini, détenteur d’un petit label. Et là, à sa plus grande joie, la mayonnaise prend. Pour lui, “c’est un tube absolument incontournable”. Le 45 tours sort rapidement et Patrick décroche alors son premier numéro 1 en Italie, en Belgique puis en France. Un succès phénoménal qui traverse les continents. Au total, Patrick Hernandez, qui a même été contacté par Quentin Tarantino pour le film “Kill Bill”, décroche 56 disques d’or à travers le monde et vend plus de 25 millions de singles. “C’est absolument incroyable”.

Et ce qui l’est encore plus pour le chanteur, c’est l’impact que cette musique a encore sur la génération actuelle. “L'impact de “Born to be alive” en 2024 est exactement le même qu'en 69”. Et le septuagénaire ne compte pas raccrocher. Après des années de carrière, Patrick Hernandez a toujours de l’énergie à revendre. Grâce à la tournée “Stars 80 - encore!” qui perdure depuis maintenant 17 ans, il continue de faire vibrer son public grâce à sa passion pour la musique. “On vient de faire deux Bercy complets en l’espace de trois mois”, confie-t-il avec enthousiasme tout en expliquant ce qui le met particulièrement en joie. “Qu’ils viennent en famille ou entre amis, ils font la teuf sur des chansons qu’ils connaissent par coeur. Ils sortent complètement aphones parce qu’ils chantent comme des brutes de A à Z”.

Et si le titre “Born to be alive” n’a pas pris une ride, et qu’il continue d’avoir une résonance mondiale lui assurant une rente quotidienne confortable, Patrick Hernandez reconnaît, lui, avoir vieilli. “C'est plus une canne que je vais prendre mais un déambulateur pour arriver sur scène”, conclut-il sur le ton de l’humour.