Ce patient atteint d’un cancer de la prostate a pris un accent irlandais « incontrôlable »

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Aurélie Le Moigne / EyeEm / Getty Images/EyeEm

SANTÉ - L’histoire peut paraître insolite, mais elle n’en est pas moins sérieuse. Comme l’ont relayé plusieurs médias anglo-saxons, dont la BBC, ce vendredi 17 février, un patient américain atteint d’un cancer de la prostate a développé un « accent irlandais incontrôlable » au cours de son traitement.

C’est ce qui ressort d’une étude scientifique publiée par des chercheurs en oncologie de l’université Duke, aux États-Unis, dans le British Medical Journal, dans le courant du mois de janvier.

Comme l’indique BFMTV, les auteurs de l’étude ont reconnu l’accent par le durcissement de certaines consonnes et la prononciation très forte de la lettre « r ». Et ce, alors même que le patient âgé d’une cinquantaine d’années, qui a souffert de ce trouble une vingtaine de mois avant de succomber à la maladie, n’avait jamais mis les pieds en Irlande et n’avait aucune origine irlandaise.

Un phénomène rare mais connu

Ce phénomène est connu des scientifiques. C’est ce qu’on appelle le syndrome de l’accent étranger. Il peut se produire après un choc très fort, comme après un traumatisme crânien. C’est un phénomène rare, mais recensé depuis 1907. En 2010, par exemple, une femme britannique s’est mise à parler avec « un accent chinois » sept ans après un accident vasculaire, raconte le Guardian.

Ce qui est étonnant dans le cas du nouveau patient, c’est que ce dernier ne souffrait d’aucun problème apparent au cerveau, notent les chercheurs dans leur étude. Ils estiment que le cancer a progressé en dépit du traitement par chimiothérapie, « entraînant des métastases cérébrales multifocales, et très certainement un syndrome neurologique paranéoplasique ». Autrement dit, cela aurait touché indirectement le cerveau.

C’est une première, selon ces mêmes chercheurs. « À notre connaissance, il s’agit du premier cas de syndrome décrit chez un patient atteint d’un cancer de la prostate et le troisième décrit chez un patient atteint d’une tumeur maligne », peut-on lire. Les scientifiques ne comptent pas en rester là. Ils assurent vouloir poursuivre leurs recherches.

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