La passeuse de migrants, amoureuse sans peine

Elle a été déclarée coupable, mais dispensée de peine. Béatrice Huret, jugée mardi à Boulogne-sur-Mer pour avoir aidé trois Iraniens, dont son amant Mokhtar, à acheter un bateau et à prendre la mer pour un passage réussi en juin 2016, est repartie libre. «J’assumerai mes actes jusqu’au bout», a-t-elle dit au tribunal. Cette formatrice en travail social était jugée avec trois autres apprentis passeurs : Laurent, employé dans le nettoyage, Ghizlane, équipière dans une chaîne de fast-food, et l’Iranien Mohammad, ex-technicien en aéronautique. Ils risquaient dix ans de prison pour «aide au séjour irrégulier en bande organisée».

«En fait, on est une bande de bras cassés», dit Laurent à l’audience. Il s’accoude à la barre du tribunal comme sur un comptoir. «On voulait sauver les bouches cousues», dit-il. Il était dans la «jungle» de Calais en mars 2016 quand neuf Iraniens se sont cousus la bouche pour protester contre la destruction de la partie sud du bidonville par la préfecture. Trois mois plus tard, cet habitant de Dannes a réussi à faire passer trois Iraniens (dont deux anciens «bouches cousues») en Angleterre.

Dans le bateau acheté, il y avait l’ex-porte-parole des grévistes, un prof de persan de 35 ans, Mokhtar. Et sur la plage, ce matin-là, Béatrice Huret, 44 ans, amoureuse de lui. Mokhtar a obtenu l’asile en Grande-Bretagne. Elle passe le voir tous les quinze jours. Elle a écrit un livre, Calais mon amour : une ancienne militante FN, veuve d’un policier de la police aux frontières, tombée amoureuse d’un migrant et jugée comme passeuse (lire Libé du 5 mai).

A leurs côtés, le reste de la bande ne paie pas de mine. Il y a Mohammad, le seul qui comparaît non libre et le seul à s’être enrichi. Il a pris 3 ans de prison, dont 16 mois avec sursis. Enfin, il y a Ghizlane, longtemps amoureuse de Mohammad. Elle s’est brouillée avec lui depuis leur arrestation. Elle a pris 6 mois de prison avec sursis.

Laurent était le lien entre eux. C’est lui qui avait demandé à Béatrice de (...)

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