Passe d’armes entre Zelensky et Lavrov au Conseil de sécurité de l’ONU sur le droit de veto russe

Passe d’armes entre Zelensky et Lavrov au Conseil de sécurité de l’ONU sur le droit de veto russe (Photo de Sergueï Lavrov au Conseil de sécurité de l’ONU le 20 septembre 2023)
SPENCER PLATT / Getty Images via AFP Passe d’armes entre Zelensky et Lavrov au Conseil de sécurité de l’ONU sur le droit de veto russe (Photo de Sergueï Lavrov au Conseil de sécurité de l’ONU le 20 septembre 2023)

INTERNATIONAL - Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov se sont livré ce mercredi 20 septembre à une passe d’armes à distance devant le Conseil de sécurité de l’ONU, à propos du droit de veto de Moscou qui « bloque » selon Kiev tout règlement du conflit en Ukraine.

« Il est impossible d’arrêter cette guerre car tous les efforts font face au veto de l’agresseur ou de ceux qui soutiennent l’agresseur », a martelé Volodymyr Zelensky lors d’un discours exceptionnel, en personne, devant le Conseil de sécurité, en présence de l’ambassadeur russe à l’ONU, Vassili Nebenzia.

Le chef d’État ukrainien, vêtu de son inséparable tenue couleur vert kaki, a appelé les Nations unies à retirer à la Russie son droit de veto au Conseil de sécurité, lié à son siège de membre permanent hérité de l’URSS victorieuse de la Seconde Guerre mondiale. Volodymyr Zelensky a parlé d’une réforme majeure aujourd’hui nécessaire car « le droit de veto aux mains de l’agresseur bloque l’ONU ».

« Un outil absolument légitime »

Une fois le président ukrainien parti de la salle du Conseil, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov est entré dans le cénacle, où venait de s’exprimer son homologue américain Antony Blinken.

Sergueï Lavrov, qui fut longtemps ambassadeur de la Russie aux Nations unies, a répondu au président ukrainien que le droit de veto était un instrument juridique « légitime » dévolu aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité (États-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni et France).

« Le recours au veto est un outil absolument légitime stipulé dans la Charte des Nations unies avec l’objectif d’empêcher que des décisions conduisent à l’éclatement » de l’ONU, a défendu le ministre russe.

Un vœu pieux

Il s’est livré pendant une vingtaine de minutes à une violente diatribe contre l’Ukraine qu’il a accusée une nouvelle fois d’avoir édicté des lois « racistes » contre les Russes et d’être aux mains de « néo-nazis ».

Toute réforme du Conseil de sécurité, notamment concernant les droits des membres permanents, est un vœu pieux.

Des amendements à la Charte des Nations unies doivent être adoptés par le vote d’au moins les deux tiers des membres de l’Assemblée générale puis ratifiés par les deux tiers des membres de l’ONU dont les cinq membres permanents du Conseil de sécurité.

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