Pas de véritable choix dans l'élection présidentielle russe, dit l'OSCE

Un prêtre orthodoxe russe et son fils mettent un bulletin dans l'urne dans un bureau de vote en Sibérie. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a déclaré lundi que l'élection présidentielle russe de dimanche n'avait pas permis d'offrir aux électeurs un véritable choix. /Photo prise le 18 mars 2018/REUTERS/Ilya Naymushin

MOSCOU (Reuters) - L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a déclaré lundi que l'élection présidentielle russe de dimanche n'avait pas permis d'offrir aux électeurs un véritable choix.

"Un choix sans réelle compétition, comme nous l'avons vu ici, n'est pas un véritable choix", déclare l'OSCE, dans un communiqué.

Selon l'OSCE, dont le but est de favoriser les relations entre l'Est et l'Ouest, les restrictions mises aux libertés fondamentales, ainsi qu'à l'enregistrement des candidats, ont limité l'espace pour l'engagement politique.

Le président Vladimir Poutine a été réélu à la tête de la Russie pour un nouveau mandat de six ans avec 76,69% des voix dimanche. Aucun des sept candidats autorisés à se présenter contre lui ne constituait une véritable menace.

Son plus proche adversaire, le communiste Pavel Groudinine, est arrivé second loin derrière avec environ 12% des voix.

Interdit de candidature, l'opposant et blogueur Alexeï Navalny avait appelé à boycotter les urnes, espérant qu'une faible participation décrédibiliserait la réélection de Poutine.

Les détracteurs de Poutine ont fustigé une élection entachée de fraude et ont indiqué que des observateurs avaient vu des gens transportés aux bureaux de vote par leurs employeurs.

La Commission centrale électorale a déclaré lundi matin qu'elle n'avait pas enregistrée de plainte importante concernant des infractions à la légalité.

L'OSCE souligne pour sa part que les libertés de réunion, d'association et d'expression sont limitées en Russie depuis 2012, et que certains militants, qui avaient mis en question la légitimité de l'élection, ont été interpellés.

"Les observateurs ont noté une variété de mesures, dont parfois une pression inopportune sur les électeurs, visant à améliorer la participation", indique encore l'OSCE.

"Des pressions persistantes sur la société civile, l'absence de reportages critiques dans la plupart des médias, et les efforts concertés pour augmenter la participation ont caractérisé le contexte politique de cette élection", lit-on dans le communiqué.

L'OSCE souligne que Vladimir Poutine n'a pas fait campagne ni participé aux débats pendant la campagne, mais qu'en outre, "la couverture très large de ses activités officielles lui a donné une position dominante".

(Andrew Osborn et Jack Stubbs; Danielle Rouquié pour le service français)