Pas de sommet sur l'Ukraine sans progrès, avertit Angela Merkel

BERLIN (Reuters) - Le sommet à quatre sur la situation en Ukraine prévu jeudi à Astana n'aura pas lieu en l'absence de progrès réels dans la mise en oeuvre du plan de paix en 12 points adopté en septembre à Minsk, a averti samedi Angela Merkel lors d'un entretien téléphonique avec Vladimir Poutine. La chancelière allemande, qui s'est félicitée des efforts déployés par Moscou pour trouver une solution à la crise, a toutefois informé le président russe que ce sommet ne pouvait être confirmé à ce stade, déclare son porte-parole dans un communiqué. De son côté, le président russe a souligné auprès de la chancelière allemande la nécessité d'observer un cessez-le-feu et de "soutenir la reprise économique des régions touchées dans le sud-est de l'Ukraine", indique un communiqué du Kremlin. Les deux parties ont confirmé leur volonté de promouvoir un règlement pacifique de la crise ukrainienne, précise le communiqué. Outre Angela Merkel et Vladimir Poutine, le sommet de jeudi dans la capitale du Kazakhstan doit réunir le chef de l'Etat français François Hollande et son homologue ukrainien Petro Porochenko, instigateur de l'événement. Paris et Berlin avaient déjà douté du bien fondé d'un tel sommet en l'absence de progrès dans la mise en oeuvre du protocole de Minsk. Les ministres des Affaires étrangères français, allemand, russe et ukrainien doivent se réunir lundi à Berlin pour faire le point sur la situation. Toutes les parties se doivent d'appliquer leur part du plan, a souligné Angela Merkel lors de son entretien avec Vladimir Poutine. "Cela suppose que la Russie exerce son influence auprès des séparatistes pour parvenir à des solutions consensuelles", a-t-elle ajouté selon son porte-parole. La chancelière a également eu un entretien téléphonique avec Petro Porochenko, auquel elle a transmis le même message, ajoute son porte-parole. Les combats entre les forces ukrainiennes et les rebelles séparatistes pro-russes ont fait 4.700 morts dans l'est de l'Ukraine depuis avril 2014. Le conflit a provoqué la crise la plus importante entre la Russie et l'Occident depuis la fin de la Guerre froide. (Michael Nienaber, Jean-Philippe Lefief pour le service français)