Pas d'euro en République tchèque, dit le favori des sondages

La République tchèque ne devrait pas adopter l'euro car cela "ne peut rien lui apporter de bon", a estimé jeudi l'ancien ministre tchèque des Finances. /Photo d'archives/REUTERS/Leonhard Foeger

PRAGUE (Reuters) - La République tchèque ne devrait pas adopter l'euro car cela "ne peut rien lui apporter de bon", a estimé jeudi l'ancien ministre tchèque des Finances dont le parti est en tête des sondages en vue des élections législatives d'octobre. "La zone euro était un projet économique qui est devenu politique. Et je ne veux pas avoir à garantir la dette grecque ou les banques italiennes", explique Andrej Babis dans une interview publiée par l'agence de presse CTK. "Je ne veux pas faire partie de ce système car il ne nous apportera rien de bon", ajoute le milliardaire tchèque dont le parti, ANO (centre), est crédité de 33% des intentions de vote dans le dernier sondage en date. Le mouvement ANO devance très largement son principal rival, le Parti social-démocrate (CSSD), qui obtiendrait 14% des suffrages, selon cette enquête. Andrej Babis occupait les fonctions de ministre des Finances dans une coalition gouvernementale de centre gauche réunissant trois partis mais a été limogé mi-mai en raison de soupçons de fraude fiscale et d'ingérence dans un journal dont il est propriétaire. Il n'a quitté ses fonctions qu'après avoir lui-même choisi son successeur, Ivan Pilny, ancien cadre de Microsoft et député d'ANO, acronyme d'Action des citoyens mécontents qui signifie également "oui" en tchèque. Le Premier ministre tchèque, Bohuslav Sobotka, a indiqué la semaine passée que son gouvernement devait ouvrir une concertation avec les partenaires sociaux pour définir les conditions d'une adoption de la monnaie unique européenne et fixer une date d'entrée dans la zone euro. Selon lui, cela ne pourrait intervenir qu'après la fin de la prochaine législature, en 2021. (Jason Hovet, Pierre Sérisier pour le service français, édité par Gilles Trequesser)